Les créations d’emplois diminuent aux États-Unis, mais pas assez pour rassurer les investisseurs : Wall Street dans le rouge

La croissance exponentielle de l’emploi aux États-Unis semble perdre de son élan après les hausses de taux d’intérêt historiquement agressives de la Fed, dans le but de ralentir l’économie. Pourtant, Wall Street plonge.

Pourquoi est-ce important ?

Le rapport sur l'emploi aux États-Unis donne un aperçu de l'état de santé de la plus grande économie du monde. Les chiffres montrent les performances des entreprises américaines et donnent une indication de la future politique de taux d'intérêt de la Réserve fédérale. Quelque 260.000 emplois ont été créés en septembre, contre 315.000 en août. Mais cela reste beaucoup.

Pourquoi ?

  • La Fed tente de contenir la demande dans un marché du travail tendu et de réduire les pressions sur les prix par des hausses agressives des taux d’intérêt.
  • Un marché de l’emploi tendu augmente les salaires et alimente donc l’inflation, selon la spirale salaire-prix.
  • De plus, les travailleurs démissionnent à un rythme élevé, ce qui déséquilibre l’offre et la demande de travail.

Les chiffres

  • 263 000 emplois ont été créés en septembre.
  • Les taux d’intérêt sont passés de 0 à un taux de plus de 3 % cette année.
  • Le taux de chômage a encore diminué, passant de 3,7 à 3,5 %.
  • Le salaire moyen a augmenté de 5 % en un an.
  • Le taux de participation à la population active s’élève désormais à 62,4 %, soit le même niveau qu’avant la pandémie.

Et ensuite ?

  • La Fed prévoit que le taux de chômage augmentera pour atteindre 4,4 % l’année prochaine. Par après, elle envisage que ce niveau se maintiendra jusqu’en 2025, avant qu’il ne tombe à 4 % à long terme.
  • Les pressions salariales et l’inflation restant plus fortes que prévu, la Fed prévoira probablement une quatrième hausse consécutive des taux de 0,75 % en novembre.

Comment les investisseurs réagissent-ils ?

  • Malgré un chiffre de l’emploi en baisse, Wall Street affiche des couleurs rouges aujourd’hui. Cela s’explique en partie par le fait que les créations d’emplois ont été plus nombreuses que prévu. Les économistes tablaient sur 255.000 emplois supplémentaires en septembre.
  • En outre, la baisse du taux de chômage et la hausse des salaires horaires indiquent toujours un marché du travail tendu, ce qui augmente la probabilité que la banque centrale américaine annonce une quatrième hausse des taux d’intérêt de 75 points de base ce mois-ci.
  • Et c’est précisément cette hausse des taux d’intérêt qui effraie les investisseurs. Cela rend les actifs à revenu fixe, tels que les obligations, plus intéressantes. Conséquence : les investisseurs échangent leurs actions contre ces produits d’investissement. En outre, la dette des entreprises devient plus coûteuse lorsque les taux d’intérêt augmentent, ce qui exerce une pression sur les marges bénéficiaires. Et donc sur leurs investissements.

BL

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