Principaux renseignements
- Les droits de douane américains sur les véhicules importés obligent les constructeurs européens de voitures de luxe comme Porsche et Aston Martin à augmenter leurs prix aux États-Unis.
- Les droits de douane de 15 pour cent imposés sur les voitures fabriquées dans l’UE ont un impact considérable sur les constructeurs automobiles mondiaux, entraînant des pertes de plusieurs milliards de dollars, des avertissements sur les bénéfices et des hausses de prix pour différentes marques.
- Les constructeurs automobiles européens acceptent le tarif de 15 pour cent comme permanent, abandonnant l’espoir de réductions ou d’exemptions sectorielles.
Les constructeurs européens de voitures de luxe, dont Porsche et Aston Martin, ont augmenté leurs prix aux États-Unis. Cette mesure reflète une tendance plus générale des constructeurs automobiles à répercuter le coût des droits de douane imposés sur les véhicules importés.
Impact des droits de douane américains
Le récent accord commercial entre les États-Unis et l’Europe a instauré des droits de douane de 15 pour cent sur les voitures fabriquées dans l’UE à partir du mois d’août. Bien qu’inférieur aux menaces initiales, ce taux dépasse de manière significative les 2,5 pour cent précédents. Oliver Blume, PDG de Porsche, a reconnu l’impact durable de ces droits de douane, déclarant qu’ils posent des défis importants au niveau mondial. La société a augmenté ses prix aux États-Unis de 2,3 pour cent à 3,6 pour cent et ne prévoit pas dans l’immédiat de produire aux États-Unis, ce qui l’exempterait des droits de douane.
L’instauration des droits de douane américains a durement frappé les constructeurs automobiles mondiaux, entraînant des pertes de plusieurs milliards de dollars, des avertissements sur résultats, des révisions à la baisse des prévisions et des hausses de prix pour des marques telles que GM, Volkswagen, Hyundai, Mercedes-Benz et Ford. Ford, qui produit environ quatre-vingts pour cent des véhicules qu’il vend aux États-Unis localement, a annoncé une perte de 800 millions de dollars (environ 699 millions d’euros) au deuxième trimestre en raison de ces droits de douane. L’entreprise prévoit une nouvelle hausse des coûts pour le reste de l’année en raison d’une fiscalité accrue. Le constructeur japonais Nissan a également imputé une perte trimestrielle de 535 millions de dollars (environ 468 millions d’euros) aux tarifs américains, aux coûts de restructuration et à la baisse des volumes de vente.
Hausses de prix des marques de voitures de luxe
Aston Martin, un constructeur britannique de voitures de sport, a mis en œuvre des hausses de prix progressives aux États-Unis depuis le mois dernier. L’entreprise a émis un avertissement sur les bénéfices en citant l’impact des droits de douane américains et la suppression prolongée de la demande en Asie.
Si les grands constructeurs automobiles n’ont pas encore emboîté le pas en procédant à des augmentations de prix généralisées, d’autres secteurs ont déjà commencé à répercuter les coûts liés aux droits de douane sur les consommateurs. Les analystes prévoient que les grands constructeurs automobiles pourraient adopter des stratégies similaires au cours du second semestre de l’année.
Résignation aux droits de douane permanents
Les constructeurs automobiles européens perdent peu à peu l’espoir d’obtenir des réductions tarifaires sectorielles et se résignent au taux de 15 pour cent. Le PDG de Mercedes, Ola Källenius, a exprimé ce sentiment lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, en déclarant que l’entreprise partait du principe d’un tarif permanent de 15 pour cent. Cela réduit à néant les espoirs d’accords individuels ou d’exemptions.
Volkswagen a précédemment exprimé son optimisme quant à la possibilité de négocier des droits de douane moins élevés par le biais d’engagements en matière d’investissement. Toutefois, Blume, PDG de Porsche, qui dirige également VW, a laissé entendre qu’un accord séparé avec les États-Unis pour le secteur automobile était peu probable. Blume s’aligne sur l’évaluation de Källenius, qui indique l’absence d’un allégement tarifaire imminent pour le secteur automobile.

