La chute observée dans les chiffres de l’épidémie de coronavirus dans notre pays semble terminée, si l’on en croit les dernières données du tableau de bord de Sciensano. De légères baisses subsistent encore, mais certains chiffres repartent désormais à la hausse.
Ces dernières semaines, les chiffres liés à l’épidémie de coronavirus ont fortement baissé, mais la tendance semble désormais s’inverser. Le déclin est de moins en moins prononcé et l’on observe même de légères augmentations.
Plus d’hospitalisations
Entre le 30 novembre et le 6 décembre, 188,7 personnes ont en moyenne été hospitalisées chaque jour pour une infection au coronavirus. Il s’agit d’une diminution de 18% par rapport à la semaine dernière, mais une légère augmentation par rapport aux chiffres d’hier (187,7 admissions par jour en moyenne). Selon les experts, ce chiffre doit être inférieur à 100 pour que l’on puisse commencer à envisager un assouplissement des mesures en janvier.
Dimanche, 3.213 patients atteints de Covid-19 se trouvaient à l’hôpital. Cela représente une augmentation de 2% par rapport à la veille (3.163 patients). Cette légère hausse est toutefois peut-être liée au fait que moins de personnes quittent l’hôpital le dimanche. Quant au nombre de patients dans les unités de soins intensifs, il continue de diminuer. Hier, 739 lits étaient occupés par des patients Covid. C’est 14 de moins que la veille, ce qui constitue une diminution de 2%.
Les infections stagnent
Le nombre d’infections est également en baisse. Durant la semaine du 27 novembre au 3 décembre, une moyenne de 2.163 contaminations quotidiennes a été enregistrée. C’est 10% de moins qu’il y a une semaine et à peu près les mêmes chiffres que ces derniers jours.
Cette situation est à replacer dans le contexte de la nouvelle stratégie de testing qui a été récemment mise en place, et dans le cadre de laquelle un plus grand nombre de tests sont à nouveau effectués dans notre pays. On parle désormais de plus de 29.500 tests par jour. Et parmi ces tests, 8,79% reviennent positifs actuellement. Hier encore, le taux de positivité était de 8,89%. L’OMS considère que la barre des 5% est le seuil à partir duquel l’épidémie est sous contrôle. Les experts belges utilisent le seuil de 3% pour réfléchir à un assouplissement.
Le nombre de décès continue à diminuer
Enfin, le nombre de décès quotidiens continue par contre à diminuer de manière significative. Au cours de la semaine du 27 novembre au 3 décembre, une moyenne de 109,4 décès par jour a été enregistrée. Cela représente une diminution de 19,3% par rapport à la période précédente de sept jours.
Au total, 17.320 personnes sont déjà décédées à la suite d’une infection au coronavirus dans notre pays.
Polémique et ‘poudre aux yeux’
Ces chiffres moins encourageants interviennent alors qu’un certain nombre de voix se sont élevées le week-end dernier pour envisager un assouplissement des règles pour les professions de contact et la période de Noël.
‘Si les chiffres continuent à baisser, nous devons oser penser à de nouvelles mesures’, a notamment déclaré le président du MR, Georges-Louis Bouchez, au journal Zondag. ‘Je pense aux professions de contacts. Si les chiffres sont bas, pourquoi faut-il attendre le 15 janvier pour réévaluer les mesures? Si on prévoit de la pluie le matin jusqu’à 14 heures, mais qu’il fait déjà sec à 10h, ne fermez-vous pas aussi votre parapluie? C’est pareil pour Noël. Nous demandons beaucoup aux gens dans cette crise. Si les chiffres le permettent, pourquoi ne pas autoriser une exception pour un nombre limité de contacts supplémentaires?’
Au PS, on s’est montré plus réservé quant à un éventuel assouplissement pour les fêtes, mais la possibilité d’une réouverture des métiers de contact a toutefois été également évoquée.
Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (sp.a) a déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ajouter une évaluation de la situation sanitaire à l’agenda du Comité de concertation prévu le 18 décembre, tout en ajoutant que les chiffres ne semblaient déjà plus baisser suffisamment pour envisager des assouplissements.
‘Pour le moment, on voit bien que les chiffres ne le permettront pas’, a de son côté déclaré le docteur Philippe Devos, chef des soins intensifs au CHC de Liège. ‘C’est de la poudre aux yeux des gens’, affirme-t-il.