Principaux renseignements
- Les chefs d’entreprise britanniques expriment un pessimisme extrême à l’égard de l’économie en raison de l’augmentation des coûts et de l’absence d’amélioration économique démontrable.
- Les entreprises réduisent leurs investissements et prévoient des réductions de personnel en réponse à la baisse des revenus et à l’escalade des coûts.
- L’IoD demande instamment au chancelier de faire taire les spéculations sur de nouvelles hausses d’impôts.
Les chefs d’entreprise expriment un pessimisme extrême à l’égard de l’économie britannique. Une enquête récente de l’Institute of Directors (IoD) a révélé que le pessimisme des chefs d’entreprise a atteint un niveau sans précédent, dépassant même les profondeurs de la pandémie de grippe aviaire et les retombées du mini-budget de Liz Truss.
Frustrations
La principale source de ce mécontentement est la décision de la chancelière Rachel Reeves de mettre en œuvre une série d’augmentations de coûts pour les entreprises, alors qu’elle n’a pas réussi à améliorer le climat économique de manière démontrable. Les chefs d’entreprise expriment leur frustration face à l’augmentation des coûts qu’ils doivent supporter sans bénéficier des avantages correspondants.
Le secrétaire d’État fantôme aux affaires, Andrew Griffith, a accusé le gouvernement d’entraver activement l’entreprise privée, comparant son approche à celle d’un syndicat étudiant de gauche. Il critique l’accent mis sur les augmentations d’impôts et le renforcement de la réglementation au lieu des réductions de dépenses nécessaires.
Baisse de la production économique
Les entreprises réagissent à cet environnement difficile en réduisant leurs plans d’investissement et en anticipant des réductions de personnel en raison de la baisse des revenus et de l’escalade des coûts. Anna Leach, économiste en chef de l’IoD, demande instamment au chancelier de faire taire les spéculations sur de nouvelles hausses d’impôts pour les entreprises et d’accélérer les réformes de planification et la déréglementation afin de rétablir la confiance et de stimuler la croissance. Elle souligne que les entreprises s’efforcent de faire face à l’augmentation des coûts, en particulier ceux qui découlent de l’augmentation du salaire minimum national et des cotisations à l’assurance nationale.
Le chancelier fictif, Mel Stride, se fait l’écho de ces appels, exhortant Reeves à tenir compte des préoccupations de l’IoD et à mettre un terme aux spéculations sur de nouvelles hausses d’impôts préjudiciables. L’économie britannique est actuellement aux prises avec un ralentissement, comme en témoignent la baisse de la production économique en avril et en mai, la hausse du chômage et la diminution des offres d’emploi, les entreprises se serrant la ceinture.
Le coût de la main-d’œuvre ont considérablement augmenté
L’augmentation de 25 milliards de livres sterling ( 28,8 milliards d’euros) des cotisations d’assurance nationale pour les employeurs en octobre dernier a été un choc pour le monde des affaires. Cette hausse d’impôt, combinée à une augmentation de 6,7 pour cent du salaire de subsistance national, a considérablement augmenté le coût de l’emploi pour les entreprises. Les économistes prévoient que Reeves devra augmenter les impôts ou réduire les dépenses d’au moins 20 milliards de livres sterling (23 milliards d’euros) dans le prochain budget pour maintenir la stabilité fiscale.
Toutefois, le gouvernement a rencontré des difficultés pour mettre en œuvre des mesures d’économie, même modestes, et a fait marche arrière sur la réforme de la protection sociale et sur les allocations de chauffage en hiver pour les retraités. L’enquête de l’IoD a révélé que deux tiers des entreprises réclament des mesures fiscales, la majorité d’entre elles souhaitant une aide pour les coûts de l’emploi, une réduction de la bureaucratie et une diminution des factures d’énergie.
Indicateurs positifs
Malgré ces inquiétudes, un porte-parole du ministère des finances met en avant des indicateurs positifs tels qu’une récente enquête de la Lloyds Bank montrant que la confiance des entreprises britanniques est à son plus haut niveau depuis 10 ans.
Il cite des réalisations telles que trois accords commerciaux majeurs avec l’UE, les États-Unis et l’Inde, ainsi que des investissements significatifs dans l’infrastructure nationale et des réductions de taux d’intérêt par la Banque d’Angleterre. Le porte-parole souligne que les décisions fiscales prises dans le cadre du budget de l’année dernière ont permis au gouvernement d’accorder la priorité aux investissements dans le NHS et d’autres domaines clés dans le cadre de son « Plan pour le changement ».

