La crise du coronavirus semble avoir provoqué une prise de conscience chez les consommateurs belges. Ils veulent maintenant prendre le temps de réfléchir à l’origine des produits alimentaires qu’ils achètent.
Selon une étude commandée par Fairtrade Belgium, les Belges voudraient conserver ces nouvelles habitudes d’achat même après la crise:
- 45% des personnes interrogées veulent accorder plus d’attention à l’alimentation durable, c’est-à-dire aux produits qui n’épuisent pas les ressources de la planète.
- 42% ont décidé de consommer plus local.
- 23% ont commencé à privilégier les produits issus du commerce équitable.
- 14% s’intéressent un peu plus aux produits biologiques.
Ce regain d’intérêt pour le commerce local n’est pas étonnant. La crise sanitaire a poussé la population à éviter les produits venus de l’étranger et à venir en aide aux producteurs belges.
Par contre, une telle augmentation de l’intérêt pour les produits fairtrade n’avait pas été imaginée. La crise semble avoir mis en exergue les inégalités dans le commerce international dont les Belges ne veulent plus. 74% des sondés considèrent qu’il faut remettre l’humain au cœur du processus de production et de commercialisation dans l’alimentaire, et dans l’économie en général.
Le commerce équitable
Ces changements se voient directement dans les ventes, comme l’explique Johan Vrancken, directeur général du bureau d’étude de marché Nielsen Benelux: ‘Selon nos chiffres, les ventes de produits Fairtrade sont en forte hausse dans les supermarchés. Pour le café par exemple, alors que les ventes progressent de 19,8% depuis le début du lockdown, les ventes de café Fairtrade progressent, elles, de 29,5%. Des tendances similaires sont observées pour le thé et le chocolat’.
Pour Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium, il s’agit d’une ‘évolution remarquable’ dans les habitudes d’achat des Belges. ‘On consomme localement si possible, international si nécessaire, avec une préférence pour le Fairtrade.’
Réaction des supermarchés
Ce changement dans les habitudes de consommation pourrait directement impacter l’organisation des supermarchés. ‘Les gens indiquent qu’ils iront plus souvent faire leurs courses dans des épiceries locales ou des commerces de proximité (23%), au marché (21%) voire même directement chez le producteur (33%)’, explique Nicolas Lambert. Les supermarchés vont devoir réagir en incluant plus de produits locaux, issus du commerce équitable et biologiques si elles ne veulent pas perdre leur clientèle.
Mais les Belges veulent aussi une action venant des politiques. 70% des répondants demandent une diminution de la TVA sur les produits locaux, bio et/ou fairtrade. Elle est actuellement de 6% en Belgique.