Les autorités belges ont reçu trois fois plus de déclarations de cyberattaques cette année qu’en 2018, peut-on lire ce vendredi dans L’Echo. La CERT (Computer Emergency Response Team) du Centre pour la cybersécurité a reçu 4.484 déclarations contre 1.600 l’an dernier.
‘La majeure partie de ces attaques sont des tentatives de fraude, comme le phishing, la fraude au CEO (ou Business Email Compromise), le Microsoft Scam et le sextorsion scam’, explique la porte-parole du Centre pour la cybersécurité en Belgique, Katrien Eggers, à L’Echo. ‘Mais nous recevons également des déclarations de cyberattaques de type DDOS, comptes piratés, ransomware, etc.’
‘Les coûts se comptent en millions’
Le quotidien a interrogé plusieurs entreprises victimes de piratage, dont le producteur de pièces d’avion Asco, qui a subi une cyberattaque en juin dernier qui a entraîné un chômage technique. ‘Nous en subirons les conséquences jusque dans le courant 2020″, explique ainsi la directrice des RH, Vicky Welvaert. ‘Les coûts se comptent déjà en millions d’euros.’
Depuis, l’entreprise a pris plusieurs mesures, dont la sensibilisation de son personnel ou l’instauration de mots de passe plus complexes. ‘La principale difficulté consiste à garder l’équilibre entre sécurité et maniabilité’, estime Vicky Welvaert.
‘Il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg’
Les chiffres de la cybercriminalité ont été communiqués par la Première ministre Sophie Wilmès (MR), également en charge du Centre pour la cybersécurité. ‘Cette année, la police fédérale a aussi reçu 40% de plaintes en plus’, constate-t-elle par ailleurs. ‘Cette augmentation est importante et malgré tout, il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg. Car les entreprises ne déclarent pas systématiquement les cyberattaques dont elles sont la cible.’
Rien qu’au mois d’octobre, le Centre a reçu près de 8.000 déclarations par jour concernant d’éventuels courriels d’hameçonnage, précise encore la Première ministre.
En progrès
Malgré ces chiffres inquiétants, Sophie Wilmès souligne que notre pays progresse en matière de lutte contre la cybercriminalité. ‘Le spécialiste en sécurisation Brightsite nous a attribué une cinquième place dans son classement des 28 pays membres de l’UE, alors que l’an dernier, nous n’occupions que la 11e place. Nous avons donc clairement progressé.’
Cependant, la Première ministre a reconnu, dans une réponse parlementaire, que la Belgique avait pris du retard dans la transposition d’une directive européenne de 2016 visant à mieux protéger les infrastructures critiques. ‘Mais ce retard ne signifie certainement pas que les services critiques sont moins bien protégés en Belgique que dans les autres pays européens’, a-t-elle assuré.