Les Belges ont perdu des milliards en bourse en 2018

L’indice boursier Bel 20 a fini l’année 2018 à 3243,63 points, accusant une perte globale de 18,46 % sur l’ensemble de l’année. Ce recul est très proche de celui de 19,20 % qu’il avait connu en 2011, au cœur de la crise de la dette dans la zone euro. 

L’indice boursier belge signe ainsi son 4e pire recul depuis sa création en mars 1991. Il n’y a guère que lors des années 2002 (-27,2 %), 2008 (53,76 %) et donc 2011 (-19,20 %) qu’il a connu pire déconfiture. En conséquence, les valeurs belges cotées à la bourse belge ont enregistré une perte globale de 94 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année écoulée. 

Une ouverture internationale préjudiciable à la Belgique sur le plan boursier

La Belgique étant un petit pays très ouvert à l’international, sa bourse est caractérisée par la prépondérance de firmes également actives sur des marchés étrangers. En conséquence, elle subit de plein fouet les turbulences extérieures. Or, celles-ci n’ont pas manqué en 2018, entre le Brexit, la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine, les tentations protectionnistes de certains pays, difficultés de certains pays émergents et le début de ralentissement économique, en particulier en Chine.

Le mouvement de vente de titres, qui a débuté au mois d’octobre sur fond d’inquiétude d’une remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis, ne s’est jamais vraiment calmé, et même si la bourse belge a clôturé en hausse de 1,08 % ce lundi 31 décembre 2018, la tendance baissière, caractéristique d’un « bear market », ne semble pas avoir été jugulée durablement. 

Une bérézina internationale

La Belgique est loin d’être la seule nation affectée par cette morosité. Globalement, peu de pays ont échappé à la baisse, et seuls une douzaine de marchés financiers ont enregistré des performances positives en 2018, notamment l’Inde (

L’indice FTSE All-World, qui suit des milliers d’actions sur un éventail de marchés à travers le monde, a chuté de 12 % au total cette année. Comme de nombreux indices d’autres marchés boursiers, il a enregistré en 2018 sa pire performance depuis la crise financière mondiale. Par contraste, il avait gagné 25 % En 2017. 

L’indice belge échappe également de peu au triste privilège de figurer au palmarès des pires performances boursières en 2018 dominé par le Venezuela. Le pays du président Maduro a enregistré un recul boursier de 99 % en 2018. Il est précédé de l’Argentine (-46 %), de la Turquie (-41 %) – deux pays dont les monnaies ont fortement dévissé en 2018 – de la Chine (-25 %), qui a fait les frais de sa guerre commerciale avec les Etats-Unis, et du ralentissement de sa croissance, mais aussi du Pakistan (-24 %), de la Corée du Sud, ou encore du Chili (-15 %).

Au sein de l’Europe, la Belgique enregistre la 4e pire performance, derrière l’Irlande (-22 %), le Luxembourg et l’Autriche (à égalité avec -20 %), et l’Allemagne (-18 %). La France enregistre une baisse de 11 %, et les Pays-Bas, de 10 %. 

Quelques pays ont enregistré des performances boursières positives en 2018

Ailleurs, les Etats-Unis ont constaté un recul global de – 1 %, le Royaume-Uni, de -13 %, tandis que l’Inde s’en sort relativement bien, avec un gain de 2 %, le Brésil de même avec un gain de 3 %.

Néanmoins, une minorité de pays ont enregistré des performances étonnamment bonnes. C’est en particulier le cas notamment de petites nations telles que la Jamaïque (+35 %), le Qatar (+27 %), Abu Dhabi (+16 %) ou encore l’Arabie Saoudite (+12 %). Au sein de l’Europe, seuls 3 pays tirent leur épingle du jeu : la Serbie et la Slovaquie (ex-aequo avec une performance de +2 %), et la Slovénie (+1 %).

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