Principaux renseignements
- Les banques d’investissement américaines ont maintenu une forte présence en Europe malgré les turbulences du marché mondial et les tarifs douaniers.
- La part de marché des banques américaines a atteint 37 pour cent en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, démontrant une tendance constante à la croissance depuis la crise financière de 2008.
- Goldman Sachs est devenue la première banque d’investissement de la région, suivie de près par JPMorgan et BNP Paribas.
Malgré les turbulences des marchés mondiaux et les tarifs commerciaux du président Donald Trump, les banques d’investissement de Wall Street ont maintenu leur domination en Europe en 2025. Contrairement aux attentes selon lesquelles les clients de l’UE favoriseraient les prêteurs locaux au détriment des prêteurs américains pendant les différends tarifaires, les banques américaines ont continué à consolider leur position.
Les banques européennes perdent du terrain
Bien que certaines banques européennes aient perdu des clients en raison des annonces tarifaires, ces pertes n’ont pas entraîné de changement significatif de leur part de marché. Toutefois, l’analyse des données des commissions et des entretiens avec des cadres supérieurs a révélé que les banques d’investissement européennes avaient perdu du terrain dans certains domaines, comme les émissions d’actions, au profit de leurs homologues de Wall Street.
Actuellement, les banques américaines détiennent 37 pour cent des commissions de banque d’investissement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, un niveau stable sur un an et proche d’un record de 40 pour cent. Elles conservent une forte présence dans tous les segments de produits, notamment dans les émissions d’actions et les fusions-acquisitions, où elles ont accru leur part de marché.
Changement depuis la crise financière
Cela reflète une érosion constante de la part de marché des banques européennes au profit des institutions américaines depuis la crise financière de 2008. Alors que les acteurs européens ont dû faire face à des restructurations et à des réductions d’effectifs, les banques américaines se sont rapidement redressées et ont étendu leurs activités. En conséquence, la part de marché des États-Unis est passée de 31 pour cent en 2008 à 37 pour cent actuellement.
Goldman Sachs est devenue la première banque d’investissement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, avec une part de 6,8 pour cent de l’ensemble des commissions disponibles. JPMorgan et BNP Paribas suivent de près. Citi et Morgan Stanley occupent respectivement la quatrième et la cinquième place.
Alors que BNP Paribas et Deutsche Bank ont vu leur part de marché augmenter légèrement par rapport à 2024, Barclays et HSBC ont subi des pertes.
Marché national
La domination des banques américaines est attribuée à leur capacité à tirer parti de l’échelle et de la rentabilité de leur marché national pour réussir à l’échelle mondiale. Elles se sont particulièrement distinguées dans les opérations de grande envergure dépassant le milliard de dollars, notamment dans le secteur des technologies, des médias et des télécommunications.
C’est dans le domaine des fusions et acquisitions que l’avantage des États-Unis est le plus évident. Au troisième trimestre 2025, les banques américaines ont généré 2,4 milliards de dollars (environ 2 milliards d’euros) de frais de F&A, soit une augmentation de 2,3 pour cent de leur part de marché par rapport à la même période en 2024. À l’inverse, les banques européennes ont connu une baisse de 2,3 pour cent de leur part de marché dans le domaine des fusions et acquisitions au cours de cette période. (fc)
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