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L’énergie verte chinoise part à la conquête de l’Amérique latine

L’énergie verte chinoise part à la conquête de l’Amérique latine
Getty

Les entreprises chinoises se taillent la part du lion dans l’installation d’énergies renouvelables en Amérique latine, une région où la Chine exerce une influence croissante.

Pourquoi est-ce important ?

Aucun pays au monde n'investit autant dans les énergies renouvelables que la Chine. L'année dernière, l'Empire du Milieu a représenté la moitié des investissements mondiaux : il a investi quelque 546 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, soit trois fois plus que l'ensemble de l'Union européenne. Le pays commence ainsi à gagner de plus en plus d'influence dans le monde entier.

Les entreprises chinoises qui mettent en place des projets d’énergie renouvelable sont en train de marcher sur les plates-bandes du monde entier. Mais c’est surtout en Amérique latine qu’il est frappant de constater à quel point l’influence de la Chine commence à se faire sentir.

  • Ces dernières années, environ 90 % de tous les nouveaux projets éoliens et solaires en Amérique latine ont été construits par des entreprises chinoises.
  • La Chine a conclu des accords de libre-échange avec quatre pays de la région. Par ailleurs, 21 pays ont déjà adhéré à l’initiative « Belt and Road« , également connue sous le nom de « Nouvelle route de la soie », un projet de grande envergure dans le cadre duquel la Chine investit dans des travaux d’infrastructure dans le monde entier.
  • Dans certains pays, une part croissante du réseau électrique commence également à tomber entre les mains des Chinois. Au Chili, 57 % du réseau de distribution d’électricité est détenu par une entreprise chinoise, State Grid.
  • Au Pérou également, l’entreprise publique chinoise Southern Power Grid International souhaite acquérir une part importante du réseau, après qu’une autre part du gâteau énergétique a déjà été vendue à la société chinoise Three Gorges Corporation en 2020. Si ce dernier accord se concrétise, la Chine détiendra un « quasi-monopole » sur le réseau électrique péruvien.
  • Par ailleurs, la Chine se tourne également vers l’Amérique latine pour ses vastes réserves de minerais, comme le lithium, un élément clé pour la fabrication des batteries des voitures électriques (VE). Des entreprises chinoises exploitent ou souhaitent exploiter le lithium en Bolivie, en Argentine, au Chili et au Mexique, entre autres.

Un coup d’avance à l’échelle mondiale

Non seulement en Amérique du Sud, mais aussi dans le monde entier, la Chine commence à se bâtir un empire sur l’énergie renouvelable.

  • Selon une analyse réalisée par le géant de l’investissement Goldman Sachs au début de l’année, la Chine pourrait installer quelque 3.300 gigawatts (GW) de capacités renouvelables d’ici à 2030, soit plus de 2,5 fois l’objectif européen. L’année dernière, le groupe de recherche BloombergNEF a également présenté une estimation similaire, à savoir 3.345 GW d’ici à la fin de la décennie.
  • La Chine est également à l’avant-garde en ce qui concerne les batteries, qui seront nécessaires pour électrifier son parc automobile et stocker l’énergie excédentaire provenant de sources renouvelables. Le pays produit les trois quarts des batteries lithium-ion du monde.
  • La Chine possède également une grande partie des mines de cobalt, une autre matière première importante pour assembler des batteries. Le pays contrôle environ 44 % de la capacité de production mondiale, une part qui pourrait augmenter dans les années à venir.
  • La Chine contrôle également plus de 60 % de la production mondiale de terres rares. Il s’agit là aussi de matières premières qui peuvent être utilisées pour les voitures électriques, les batteries, les panneaux solaires et les éoliennes.

MB

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