L’embargo sur le pétrole russe accentue les tensions au sein de l’UE. Nouvelle hausse de prix du pétrole attendue

L’absence d’accord des 27 sur l’interdiction du pétrole russe a des conséquences. Outre la perte de crédibilité de l’union, cela a un impact sur les prix du pétrole. Ce lundi, ils ont atteint un nouveau sommet en deux mois.

Les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de 46 cents, soit 0,4%, ce lundi. Le baril est désormais à 119,89 dollars. Tandis que les contrats à terme sur le brut US West Texas Intermediate, la hausse est plus importante, de 0,60 cent ou 0,5%. Le baril s’échange à 115,67 dollars. Des hausses qui sont liées aux difficultés de l’Union européenne à se mettre d’accord sur la marche à suivre pour se défaire des importations de pétrole russe. Une absence d’accord qui laisse penser que la nouvelle salve de sanctions de l’UE – qui sera décidée au cours d’une réunion ces lundi et mardi – pourrait avoir de nouvelles conséquences sur les prix du pétrole.

« Je ne pense pas qu’il serait exagéré de supposer que les spéculateurs se positionnent pour un rebond du marché pétrolier après le sommet de l’UE », a déclaré Stephen Innes, associé directeur de SPI Asset Management, rapporte Yahoo Finance.

De nouvelles sanctions sur le pétrole russe

Ce dimanche, les différents gouvernements de l’UE ont tenté de se mettre d’accord sur un embargo sur le pétrole russe. Une tentative qui s’est conclue par un nouvel échec. Des compromis sont cependant ressortis des pourparlers. Il est en effet question de nouvelles sanctions visant à interdire les livraisons maritimes de pétrole russe tout en autorisant les livraisons par pipeline.

De cette manière, la Hongrie – opposée à l’embargo -, la Slovaquie et la Tchéquie pourront continuer à recevoir l’or noir russe via l’oléoduc Droujba pendant un certain temps, jusqu’à ce que des approvisionnements alternatifs soient mis en place.

« Si on cible le pétrole transporté par mer, on frappe deux tiers des importations de pétrole (brut), voire plus. C’est déjà énorme », a souligné un responsable européen dimanche, rapport Belga.

Le 6e paquet de sanctions comprend de nouvelles représailles contre des banques russes et un élargissement de la liste noire de l’UE à de nouvelles personnalités russes.

Des prix en hausse

La perspective de nouvelles sanctions infligées à la Russie a fait grimper les prix du pétrole, car ces dernières pourraient renforcer les pressions sur un marché déjà perturbé, ne faisant que nourrir le phénomène, tel un serpent qui se mange la queue.

La saisie de deux pétroliers grecs par l’Iran suite à la confiscation d’un pétrolier iranien par les États-Unis n’annonce rien qui vaille pour le marché. « Cela soulève le spectre de nouvelles perturbations des flux de pétrole à travers le détroit d’Ormuz [golfe persique], qui transporte un tiers du commerce mondial », ont déclaré des analystes de chez ANZ Research dans une note.

Et il ne faudra pas compter sur les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, notamment la Russie, pour tenter d’apaiser le marché. L’OPEP+ a en effet indiqué qu’il ne répondrait pas aux demandes de l’UE d’augmenter sa production de pétrole.

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