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Lego ne se passera pas du pétrole pour construire ses briques : « Notre empreinte carbone aurait été plus élevée »

Lego ne se passera pas du pétrole pour construire ses briques : « Notre empreinte carbone aurait été plus élevée »
Pet-flessen en Lego-blokjes – foto’s: Isopix

Le géant du jouet tentait depuis deux ans de remplacer sa dépendance au pétrole pour son plastique par des matériaux recyclés. Peine perdue : le bilan de la transition n’aurait rien eu d’écologique.

Pourquoi est-ce important ?

Pour progresser dans notre transition énergétique, sur le papier, c'est très simple : il suffit d'apprendre à se passer du pétrole comme matière première. Sauf que dans les faits, on ne peut pas toujours aisément trouver des produits de substitution pour l'or noir.

Dans l’actualité : Lego, la plus connue des firmes danoises, jette l’éponge après deux ans d’essais infructueux. Les briques modulables qui ont fait rêver tous les enfants ne seront pas faites à partir de bouteilles en plastique recyclé, apprend-on via le Financial Times.

« L’empreinte carbone aurait été plus élevée »

  • Les blocs de Lego, que l’entreprise produit par milliards chaque année, sont pour 80% d’entre eux composés d’acrylonitrile butadiène styrène (ABS), un plastique dont chaque kilo produit nécessite deux kilos de pétrole. Or, cela commence à faire beaucoup, quand on parle de l’un des cinq grands producteurs de jouets mondiaux, avec un chiffre d’affaires de près de 6 milliards de dollars en 2022.
  • La société danoise a donc tenté d’entamer sa transition, en substituant l’ABS par du polyéthylène téréphtalate recyclé (PET), obtenu à partir de bouteilles en plastique retraitées.
  • Sauf que si l’opération aurait permis d’économiser du pétrole, la transition des chaines de production n’aurait pas été profitable, juge maintenant la firme. Y compris d’ailleurs pour l’environnement.

« C’est comme essayer de fabriquer un vélo en bois plutôt qu’en acier : le niveau de perturbation dans l’environnement de fabrication était tel que nous devions tout changer dans nos usines. Après tout ça, l’empreinte carbone aurait été plus élevée. C’était décevant. »

Tim Brooks, responsable de la durabilité chez Lego, cité par The Guardian

150 ans de dépendance au pétrole

C’est là un cas d’école : oui, on devrait recycler plus, et il y a beaucoup d’alternatives au pétrole qui nous permettraient d’en pomper moins. Le problème, c’est que depuis environ 150 ans, nous avons calibré toutes nos industries pour fonctionner avec du pétrole ou ses dérivés, d’abord comme carburant, et puis surtout comme matière première pour tous nos plastiques, omniprésents dans notre vie quotidienne. Tout démonter pour reconstruire de nouvelles filières n’est pas toujours réaliste.

  • La société a déclaré en 2021 qu’elle avait plus de 150 personnes travaillant sur la durabilité, mais Tim Brooks doit, deux ans plus tard, déplorer que le géant du bloc modulable n’a pas trouvé la « formule magique » pour un plastique écologique.
  • Lego n’abandonne toutefois pas ses efforts : la firme a déclaré qu’elle espérait incorporer davantage de matériaux biologiques et recyclés dans son ABS, afin de le rendre plus durable et d’utiliser moins de pétrole.
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