L’économie française s’est moins contractée qu’initialement prévu au premier trimestre, malgré la récession provoquée par la pandémie de coronavirus, indiquent ce vendredi les données de l’INSEE.
Selon l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques, la deuxième plus grande économie de la zone euro s’est contractée de 5,3% au cours des trois premiers mois de l’année par rapport au trimestre précédent. Son estimation initiale prévoyait une chute de 5,8% du PIB.
Si ces statistiques donnent un peu de répit à la France, il s’agit toutefois bien du plus grave effondrement trimestriel du pays depuis les événements de mai 1968, lorsqu’une révolte étudiante a gagné toute la population et provoqué des grèves générales pour plus de 10 millions de personnes.
‘Après une contraction de l’économie de 0,1% au quatrième trimestre, la France est entrée dans une récession technique’, indique l’INSEE, laquelle est définie par deux trimestres consécutifs de contraction.
‘Après près de deux mois au ralenti, comme en apnée, l’économie française s’efforce de reprendre son souffle. Mais elle refait surface dans un monde qui n’est plus exactement le même qu’avant la crise sanitaire’, observe l’institut. ‘La reprise sera au mieux progressive au second semestre.’
Prévisions pessimistes
Mauvaise nouvelle par contre, l’INSEE estime que la chute du PIB français pourrait ‘atteindre environ 20%’ au deuxième trimestre. Et de qualifier de ‘peu réalistes’ les prévisions du gouvernement pour une récession de 8% sur l’année 2020. Ce scénario supposerait en effet un retour total à la normale en juillet. L’impact de la pandémie risque donc d’être pire que prévu sur l’ensemble de l’année.
‘J’ai toujours indiqué que les 8% de chute de croissance étaient un chiffre provisoire. Il faut nous attendre à des chiffres de récession très dégradés pour 2020 en France’, a pour sa part prévenu le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Il ajoute toutefois que les données de l’INSEE ‘confirment qu’il y a une reprise réelle mais progressive’. L’institut indique que l’économie française tournerait désormais ‘à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise’, alors qu’elle ne carburait qu’à deux tiers pendant le confinement.
Vendredi, l’institut a également indiqué que les dépenses de consommation ont chuté de 20,2% en avril, un record par rapport à mars, où elles avaient déjà chuté de 16,9%.
L’inflation a elle a ralenti à 0,2% sur un an au mois de mai en raison d’un ‘recul accentué des prix de l’énergie et des produits manufacturés’. Selon les données provisoires recueillies par l’INSEE, ce tassement sur un an résulte aussi ‘d’un ralentissement des prix de l’alimentation’, alors que les prix à la consommation restent stables sur un mois.
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