Le secteur touristique espagnol est à vendre et les fonds d’investissement internationaux sont prêts à agir. C’est ce qu’a écrit le journal espagnol El Mundo, alors que les agences immobilières proposent des milliers d’hôtels à la vente. Le prix moyen par chambre a considérablement baissé. Et l’industrie craint que ce ne soit que le début.
Le site immobilier Think Spain propose plus de 400 hôtels, dont la moitié en Andalousie et dans les Baléares. Un autre site – Mil anuncios – propose plus de 1.000 hôtels. À Ibiza, selon le site Idealista, il y a plus d’hôtels à vendre que d’établissement encore ouverts.
Selon le secrétaire général de la Mesa del Turismo, les hôteliers ont pu gagner du temps grâce au soutien du gouvernement, mais ce temps s’écoule progressivement. Ce sont principalement les hôtels familiaux et les petites chaînes qui sont les plus vulnérables selon le syndicat. Il s’agit des chaînes de moins de 5 hôtels rassemblant au total moins de 1.500 chambres.
100.000 euros par chambre contre 400.000 avant le Covid-19
Si le prix d’une chambre avant la crise était en moyenne de 400.000 euros, certains hôtels sont désormais proposés au prix de 100.000 euros par chambre. Selon le spécialiste du secteur, la situation est comparable à un krach boursier, lorsque les actions deviennent soudainement bon marché. Mais le problème demeure, et les perspectives d’avenir sont encore loin d’être claires.
De grands groupes d’investissement comme l’américain Blackstone Group, les espagnols Atom et Portobello, le français Covivio et le britannique CBRE Global Investors possèdent à eux cinq plus de 200 hôtels en Espagne. Selon le journal El Mundo, ils aimeraient tripler ce chiffre au cours de cet hiver. L’accent est mis sur les hôtels 4 ou 5 étoiles récemment rénovés. Si les îles Canaries sont le marché le plus recherché, les îles Baléares et l’Andalousie proposent certainement les meilleures affaires. Les grandes villes restent également intéressantes. Les propriétaires peuvent cibler un public différent, tandis que la valeur immobilière est plus élevée.
Les grands investisseurs patientent encore pour le moment. Une seconde vague de coronavirus qui pourrait s’étendre jusqu’au printemps prochain va jouer en leur faveur. Si la prochaine saison estivale est menacée, c’est tout le secteur qui court à la catastrophe. Les propriétaires qui ont des réserves d’argent liquide peuvent survivre à une saison de plus, maximum deux saisons. Plus semble impossible.
La montée en puissance du tourisme de masse dans les destinations en Turquie et en Tunisie a contraint de nombreux hôteliers espagnols à investir dans la rénovation ces dernières années. Ces hôteliers continuent de rembourser les emprunts qu’ils ont dû contracter pour les travaux. Ces prêts les étouffent maintenant comme une corde autour de leur cou.