174 millions de dollars, c’est le montant auquel vont devoir renoncer les dirigeants, actuels et passés, de Goldman Sachs suite au scandale malaisien 1MDB. Jeudi, on a appris que la grande banque avait plaidé coupable dans cette affaire retentissante et écopé d’une amende de 2,9 milliards de dollars.
Dans la foulée de cet aveu de culpabilité historique – c’est la première fois en 151 ans d’existence que la banque plaide coupable devant la justice fédérale américaine – le Conseil d’administration de Goldman Sachs a en effet annoncé réduire de 174 millions de dollars les rémunérations des dirigeants actuels, dont le CEO David Salomon, et passés, notamment l’emblématique Lloyd Blankfein, dans le cadre de l’affaire 1MDB.
‘Nous sommes responsables des actions des uns des autres. Nous partageons les bénéfices quand nos collègues performent bien pour nos clients. L’opposé doit être vrai aussi’, a réagi David Salomon, à la tête de la banque depuis 2018.
Les 174 millions sont répartis comme suit:
- Les trois cadres au coeur du scandale devront s’acquitter de 76 millions de dollars. L’un d’entre eux, Tim Leissner, a déjà accepté de rendre 47 millions en 2019. Ce dernier avait touché environ 200 millions de dollars grâce à l’affaire.
- Cinq membres de l’ancienne direction, dont le président exécutif et le directeur financier, vont devoir rembourser 67 millions de dollars. Des discussions sont toujours en cours entre la banque d’investissement et les personnes concernées.
- Et enfin, les dirigeants actuels vont renoncer à des dizaines de millions de dollars de rémunération pour cette année 2020. ‘Nous pensons que la direction actuelle, que le CEO, le responsable des opérations (COO), le directeur financier et que le dirigeant actuel de Goldman Sachs international réduisent leur rémunération totale de 31 millions de dollars en 2020’, a déclaré la banque.
La valse des milliards
Par ailleurs, les 2,9 milliards de dollars que la banque va devoir verser aux autorités américaines s’ajoutent aux 2,5 milliards que Goldman Sachs a déjà concédés à l’État malaisien.
Pour rappel, le scandale 1MDB (1 Malaysia Development Berhad), du nom de ce fonds souverain qui devait aider au développement économique de la Malaisie, désigne une gigantesque affaire de détournement de fonds à hauteur de plusieurs milliards de dollars et orchestrée par l’ancien Premier ministre du pays, Najib Razak.
Goldman Sachs avait participé à ce détournement en organisant des émissions d’obligations d’un montant total de 6,5 milliards de dollars. Pour ses services, la banque américaine avait touché une commission exceptionnelle de 700 millions de dollars, sans que cela ne fasse réagir la direction au début des années 2010.
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