Les respirateurs artificiels envoyés par Elon Musk dans les hôpitaux pour combattre l’épidémie de coronavirus seraient ‘inadaptés’ aux cas les plus sévères. Au contraire, ce type d’appareil pourrait bien accroître le risque de transmission du Covid-19.
En mars dernier, le patron de Tesla s’est engagé à envoyer des respirateurs aux hôpitaux et aux établissements de soins de santé américains à l’agonie face à la pandémie. Musk écrivait sur Twitter que plus de 1.255 appareils approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) avaient été achetés en Chine et rapidement acheminés en Californie.
Sauf que les respirateurs en question font aujourd’hui grand débat. Tout démarre d’un tweet de NYC Health + Hospitals publié le 31 mars. Une photo des équipements envoyés aux hôpitaux montre en réalité des appareils de pression positive des voies respiratoires (BiPAP) de Resmed et non la forme plus intrusive nécessaire pour aider les patients les plus sévèrement touchés par le coronavirus. Outre le fait que le logo de Tesla y soit apposé de façon bien visible.
Connaissant le caractère d’Elon Musk, il fallait se douter qu’il n’allait pas rester impassible face à la critique. Et comme toujours, c’est sur son réseau social préféré qu’il a tenu à se défendre. D’abord en soulignant que sa société avait plus de fournitures de respirateurs ‘approuvés par la FDA’ pouvant être expédiés gratuitement aux hôpitaux du monde entier.
‘Trolls’
Ensuite et surtout en indiquant que ‘tous les hôpitaux ont reçu les spécifications exactes des ventilateurs Resmed & Philips avant la livraison et tous ont confirmé qu’ils seraient essentiels’.
Mais il n’en est pas resté là, taxant les critiques de ‘trolls’ dans un style bien à lui. ‘Bizarre qu’autant de comptes trolls/robots aient été activés pour attaquer ce faux problème. Je me demande qui est derrière tout ça’, a-t-il ajouté, en faisant aussi remarquer que les respirateurs invasifs ne sont destinés qu’aux ‘patients les plus malchanceux’.
Le gouverneur de New York Andrew Cuomo a par ailleurs confirmé début avril que les appareils BiPAP similaires seraient désormais convertis en une forme plus invasive (et adéquate) sur approbation du département de santé de l’État de New York. Celui-ci ‘a approuvé des protocoles qui nous permettront d’utiliser des machines BiPAP comme respirateurs, et nous avons déjà acquis 3.000 de ces machines pour les déployer dans les hôpitaux qui en ont le plus besoin’, a-t-il précisé.
Risques de transmission
David Reich, directeur des opérations de l’hôpital Mount Sinai à New York, a également affirmé ces appareils ont été ‘convertis pour être capables de fournir des soins critiques’. Il a également remercié Tesla pour cette livraison.
La Food and Drug Administration a effectivement bien approuvé l’utilisation d’appareils respiratoires non invasifs modifiés pour les situations d’urgence. Mais la Société américaine des anesthésiologistes a pourtant averti d’un risque accru de transmission infectieuse. Une fois ces appareils modifiés, ils peuvent laisser l’air s’échapper et entraîner donc une propagation du virus.
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