La chaîne de grands magasins Colruyt a réintroduit un rationnement sur certains produits de base en début de semaine parce que certains revendeurs profitent de la baisse des prix pour acheter ces produits en masse. « Colruyt garantit le prix le plus bas, mais ses marges bénéficiaires, déjà très faibles, sont de plus en plus sous pression », a déclaré Pierre-Alexandre Billiet, PDG du média spécialisé Gondola, à Business AM.
Dans l’actualité : les prix sur les marchés de gros de certains produits agricoles, dont le blé, ont fortement baissé, ce qui a également permis à Colruyt de réduire ses prix. Cela n’a pas échappé aux revendeurs, qui se sont rendus en masse dans les magasins de la chaîne pour acheter ces produits. Cela a incité Colruyt à travailler avec des limites d’achat sur certains produits de base, dont la farine de blé.
- « Colruyt attire l’attention des revendeurs parce que cette chaîne garantit les prix les plus bas », explique Billet dans une interview accordée à notre site. « Le magasin vend donc ces produits avec des micro-marges. Dans certains cas, il peut même vendre à perte ».
Les détails : la question est de savoir combien de temps Colruyt pourra continuer à offrir le prix le plus bas.
- « Le modèle actuel de la chaîne est de plus en plus sous pression », poursuit le PDG de Gondola. « D’autant plus qu’il doit de plus en plus faire face à des concurrents étrangers. Ceux-ci peuvent faire de l’optimisation commerciale. Les chaînes étrangères peuvent acheter des produits sur le marché international afin de réduire les coûts, y compris les coûts de main-d’œuvre. En tant que chaîne belge, Colruyt doit se conformer à la législation belge. Le gouvernement belge est donc le plus grand concurrent du géant de la distribution. »
- « Colruyt se trouve dans une situation difficile », ajoute notre interlocuteur. « Mais la chaîne peut certainement encore s’en sortir. Prenons par exemple la création d’un écosystème belge. Colruyt déploie déjà de nombreux efforts dans des domaines tels que la santé et la durabilité. De cette manière, la chaîne de magasins peut devenir le meilleur partenaire des consommateurs belges. »
Le contexte : la pression sur les marges de la grande distribution est de plus en plus forte. Du fait de l’inflation (qu’elle ne peut pas toujours répercuter), mais aussi du comportement des consommateurs, qui sont plus frileux et se tournent vers les discounters.
Dans l’actualité de ce jour, Colruyt a annoncé vendre Dreamland à la concurrence. 6 magasins disparaîtront dans le projet de restructuration : à Hasselt, Drogenbos, Vilvoorde, Huy, Tirlemont et à Beveren.
BL