275 euros le MWh, voici donc la proposition que la Commission européenne a mise sur la table des ministres européens de l’Énergie, dont fait partie Tinne Van Der Straeten (Groen). Ce n’est pas ce plafond qui permettra d’alléger les factures d’énergie des citoyens.
Le plafonnement européen des prix du gaz est une « farce » et une désillusion pour la Vivaldi

Pourquoi est-ce important ?
La Belgique, qui a un réseau très interconnecté, plaide depuis des mois pour mettre en place un plafonnement des prix du gaz au niveau européen. La Commission a longtemps hésité, se rangeant du côté des non-interventionnistes que sont l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark. Ursula von der Leyen & cie ont fait une très timide ouverture ce mardi.Dans l’actu : le prix du plafonnement sur le gaz proposé par la Commission est connu.
- La Commission propose de plafonner le prix du gaz à 275 €. Ce mécanisme s’appliquerait à compter du 1er janvier 2023 pour une durée d’un an et prendrait comme référence le cours de marché à un mois sur le marché gazier néerlandais TTF.
- Il serait appliqué dès que les prix dépasseraient les 275 €/MWh pendant deux semaines consécutives, à condition qu’ils soient supérieurs de 58 € au prix mondial moyen du gaz naturel liquéfié pendant 10 jours.
- Les ministres européens de l’Énergie doivent encore discuter de cette proposition ce jeudi. Ce sera ensuite aux États membres de se positionner.
L’essentiel : la très timide incursion de la Commission.
- Cette proposition prudente est le résultat d’une tension extrême au sein des États membres. « Ce n’est pas une solution miracle », a reconnu la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simon, « mais [elle] fournit un outil puissant que nous pouvons utiliser lorsque nous en avons besoin. »
- Dans les faits, ce plafond serait totalement inutile. Tout simplement parce que les conditions mentionnées ci-dessus n’ont jamais été rencontrées cette année, malgré un décuplement des prix qui ont atteint temporairement les 350 euros le MWh en août.
- « C’est une blague… C’est une proposition qui n’apportera rien d’utile à quiconque, même dans le cadre du scénario extrême observé en août. Il s’agit d’un non-plafonnement », a déclaré Simone Tagliapetra, maître de conférences au groupe de réflexion Bruegel, au Financial Times.
- « Cela risque sérieusement de compromettre la confiance dans la Commission en ce qui concerne la gestion de la crise énergétique », a-t-il ajouté.
- Pour certains hauts diplomates européens, cette proposition de la Commission n’a d’autre but que de tuer l’idée d’un plafonnement européen des prix du gaz, l’Allemagne craignant de gros problèmes d’approvisionnement pour l’année prochaine.
Zoom avant : la stratégie de la Vivaldi en lambeaux.
- La Belgique plaide depuis le mois de mars pour fixer un plafond au niveau européen. La ministre de l’Énergie, Tinne Van Der Straeten (Groen) s’est personnellement engagée, annonçant même un accord qui n’est jamais arrivé.
- En août dernier, elle avançait qu’un plafonnement des prix sur base du modèle ibérique permettrait d’enlever 770 euros par an sur la facture. Le projet a été coulé.
- La Belgique a ensuite proposé un corridor avec une variation de 5% à la hausse et à la baisse par rapport à un prix fixé. Le projet a été coulé.
- Si les ministres européens de l’Énergie n’arrivent pas à renverser la proposition de la Commission ce jeudi, le projet d’un plafonnement des prix au niveau européen pourra être considéré comme coulé. Il sera alors peut-être enfin temps d’agir au niveau belge.