Cette hausse du prix du pétrole intervient alors que les États-Unis et d’autres grands acteurs du monde entier ont réduit leur production, rééquilibrant progressivement un marché bouleversé par la pandémie.
Pour leur neuvième semaine de réduction, l’activité des plateformes pétrolières américaines a chuté à un niveau jamais vu depuis plus d’une décennie, en 2009. Cette baisse s’inscrit dans les réductions en vigueur selon l’accord conclu par les membres de l’Opep et leurs principaux partenaires (l’Opep+). Ceux-ci doivent retirer 9,7 millions de barils par jour du marché afin de stabiliser les prix.
Ces réductions sont désormais en bonne voie pour atteindre leur objectif de supprimer environ 10% de l’offre mondiale. S’ajoute à cela une annonce de l’Irak (le deuxième producteur de l’Opep) qui prévoit d’interrompre la production d’un de ses champs pétrolifères à cause de protestations. Les manifestants demandent la démission du gouverneur local, bloquant ainsi les opérations.
Le pétrole est donc désormais sur une bonne remontée, en témoignent les contrats à terme. Le baril américain de WTI pour la livraison de juin a augmenté de 5,4% à 31,01$ sur le New York Mercantile Exchange à partir de 7h40 à Londres, alors que le contrat de juillet a ajouté 4,9% à 30,97$. Il y a à peine deux semaines, le WTI pour juin augmentait de 16,58%, à 23,77 dollars. Chez nous, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a progressé de 3,8 % à 33,74 dollars, après une hausse de 4,9 % la semaine dernière.
Optimisme
Si le marché reprend du poil de la bête, c’est aussi grâce à la phase de déconfinement dans laquelle entrent de nombreux pays dans le monde. Avec la reprise de la demande, les probabilités de voir le pétrole plonger sous la barre du zéro comme il l’a fait le mois dernier sont de plus en plus faibles. Ce qu’a confirmé à Bloomberg Mohammad Barkindo, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Il a déclaré que les perspectives pour le second semestre semblaient plus encourageantes alors que l’économie mondiale se redresse.
Il serait en outre ‘peu probable que les prix descendent en dessous de 20 dollars le baril, à moins que de nouvelles vagues plus meurtrières ne se produisent dans les grandes économies’, a indiqué Daniel Hynes, Senior Commidity Analyst chez Australia & New Zealand Banking Group. ‘Les producteurs américains ont réagi très vivement en réduisant leur production, ce qui a permis d’alléger considérablement la pression sur le système’, ajoute-t-il.
Il y a deux semaines, l’analyse Naeem Aslam d’Avatrade avait indiqué que ‘le pire est peut-être passé pour le pétrole’, notamment grâce aux ‘réductions de l’offre, plus ou moins volontaires’, et à une ‘courbe de la demande qui pourrait s’inverser’. ‘Mais l’idée que nous allons nous déplacer autant qu’avant est fantaisiste, du moins à court terme’, avait rappelé Neil Wilson de Markets.com.
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