Le PDG de Google ne comprend pas « tout à fait » comment il fonctionne, mais Bard devient hyper performant

Dans une tentative de redorer son image, ainsi que celle de son chatbot Bard, Google a fait une nouvelle démonstration de sa technologie à la télévision. Et le moins que l’on puisse dire est que, cette fois-ci, Bard s’est montré à la hauteur.

L’actualité : la vice-présidente de Google, Sissie Hsiao, et le vice-président principal, James Manyika, ont fait une démonstration des capacités de Bard lors d’une interview télévision pour l’émission 60 Minutes.

  • Si on ne peut écarter le fait que tout ait été pensé et préparé en amont, Google est parvenu à faire briller son IA.
    • Une démonstration bien meilleure que lors de la présentation officielle de Bard.
    • Le PDG de Google, Sundar Pichai, est d’ailleurs revenu sur cette catastrophe, révélant que ni lui ni ses équipes n’avaient compris ce qu’il s’était passé, pourquoi Bard avait fait des erreurs.

Le détail : contrairement à ce qui a pu être dit par le passé, Bard n’est pas connecté à Internet. Ses réponses sont donc uniquement le fruit de l’immense base de données qui a servi à développer LaMDA, le modèle de langage sur lequel il est basé, et de son entrainement.

Bard « est vraiment là pour vous aider à réfléchir à des idées, à générer du contenu, comme un discours, un article de blog ou un mail ».

a expliqué Sissie Hsiao.
  • Le chatbot de Google peut également compter sur ses micropuces plus de 100.000 fois plus rapides que le cerveau humain pour répondre à des requêtes.
    • Ainsi, Bard n’a mis que 5 secondes pour résumer l’Ancien Testament en 17 mots.
    • Et il ne lui en a fallu que 4 secondes pour le faire en latin.
  • Une rapidité qui en fait un sérieux concurrent à ChatGPT.

Bard, un créatif profondément humain

Mais ce qui fait la particularité des intelligences artificielles génératives, c’est qu’elles sont capables de copier la manière de s’exprimer des êtres humains. Elles font également preuve de créativité et peuvent donc générer des contes à partir de quelques mots clés.

  • C’est justement l’exercice auquel Bard a été soumis. À partir de mots clés résumant l’une des œuvres d’Hemingway, le chatbot a été en mesure de finir l’histoire de manière profondément humaine.
  • Plus encore, il est parvenu à retranscrire l’histoire qu’il avait imaginée en vers, et ce, en quelques secondes.

Comment ? Bard a créé un modèle de ce à quoi ressemble la langue en étudiant presque tout ce qui se trouve sur Internet, a expliqué James Manyika. Ainsi, le chatbot ne cherche pas ses réponses, mais les crée lui-même sur base de ce qu’il a appris.

  • « Il essaie de prédire les prochains mots les plus probables, en fonction de tout ce qu’il a appris. Donc, il ne s’agit pas de trouver des trucs, mais de prédire le mot suivant », a poursuivi le vice-président principal de Google.

Si les équipes qui ont travaillé dessus comprennent sa manière de réfléchir et de fonctionner – ce sont eux qui l’ont créé -, une part de cette IA reste un mystère, comme l’a révélé le PDG de Google lors de la même interview. Aveu d’un manque de compétence, pas vraiment puisqu’il a comparé cela au manque de compréhension du cerveau humain. Des choses nous échappent encore.

Une IA humaine qui nous remplacera bientôt ?

Le résultat est tellement impressionnant qu’on pourrait se demander si l’IA n’a pas quelque chose d’humain ou de sensible – l’histoire qu’il a produite faisait référence à des émotions très profondes. À ce sujet, James Manyika insiste : ce n’est pas le cas.

  • « Gardez à l’esprit qu’il a appris de nous. Nous sommes des êtres sensibles. Nous sommes des êtres qui ont des sentiments, des émotions, des idées, des pensées, des perspectives. Nous avons reflété tout cela dans des livres, des romans, des fictions. Alors, quand [les IA] apprennent de cela, elles construisent des modèles à partir de cela. Donc, ce n’est pas une surprise pour moi que le comportement affiché donne parfois l’impression qu’il y a peut-être quelqu’un derrière. Il n’y a personne là-bas. Ce ne sont pas des êtres sensibles. »

Bien que la démonstration fut impressionnante, il est encore difficile d’imaginer ce qu’une IA génération puisse changer pour le commun des mortels. James Manyika estime, comme d’autres, que l’impact se fera principalement ressentir dans le monde du travail.

Encore faut-il que Bard se fasse une place dans le quotidien du commun des mortels. Ce qui n’est pas forcément gagné. Mais Google pourrait y arriver en misant sur sa plus grande force : son moteur de recherche.

Un nouveau moteur de recherche en développement

La firme de Mountain View travaillerait sur un nouveau moteur de recherche, selon le New York Times. Celui-ci serait développé en parallèle de Google Search qui profiterait, lui aussi, de fonctionnalités boostées à l’IA.

  • Le nouveau moteur de recherche offrirait une expérience beaucoup plus personnalisée que le modèle actuel, en anticipant les besoins des utilisateurs.
  • Avec ce projet, Google montre ses ambitions pour réinventer l’expérience de recherche, tout en réaffirmant sa position de leader en la matière, alors que la concurrence se fait de plus en plus rude.
    • L’essor de ChatGPT et de Bing AI a fait paniquer Google, mais il semblerait que cela l’a poussé à réagir plus profondément qu’on ne l’imaginait. Et Bard ne serait finalement que la partie immergée de l’iceberg.

Le détail : le nouveau moteur de recherche se baserait sur les précédentes recherches de ses utilisateurs pour répondre à leurs futures requêtes.

  • Il leur proposerait des listes d’options pour des objets à acheter, des informations à rechercher et autres.
  • Les échanges seraient également plus conversationnels, se rapprochant d’une discussion avec une personne serviable.
  • À noter que la publicité ciblée ferait toujours partie de l’aventure et on peut imaginer qu’elle le serait encore plus grâce à l’IA.

Le projet n’en est encore qu’à ses débuts, selon le New York Times. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit présenté de si tôt. En attendant, Google Search pourra hériter d’améliorations boostées à l’IA, dont une potentielle intégration de Bard.

Plus