Bien qu’elles soient estampillées « vertes », les éoliennes sont loin d’être irréprochables en termes d’émissions de gaz à effet de serre lorsqu’on tient compte de tout leur cycle de vie. Elles sont notamment très gourmandes en acier, dont la production est loin d’être écologique. Ce pour quoi Vestas annonce fièrement cette semaine l’arrivée de ses premières turbines issues d’acier « à faibles émissions ».
Dans l’actu : Vestas va utiliser de l’acier low carbon.
- Cette semaine, Vestas a annoncé la future installation d’éoliennes dotées de tours en acier à faibles émissions.
- Le fruit d’une collaboration avec ArcelorMittal et, notamment, son usine de Charleroi.
Comment cela permet-il de réduire les émissions des éoliennes ?
Les détails : d’abord pour un parc éolien offshore en Pologne.
- Les tours de ces éoliennes ne seront pas totalement conçues avec de l’acier « à faibles émissions ». Ce sera le cas des deux sections supérieures, précise Vestas.
- L’entreprise danoise affirme que, pour une éolienne offshore, cela offre une réduction d’environ 25% des émissions par rapport à une tour fabriquée à partir d’acier issu d’une filière sidérurgique conventionnelle. Pour une tour terrestre, où cet acier peut être utilisé pour toute la tour, la réduction de CO2 serait d’au moins 52%.
- La construction du parc débutera l’an prochain en mer Baltique polonaise. Sur les 76 éoliennes prévues, 52 auront la partie supérieure de leur tour fabriquée via cet acier « à faibles émissions ».
- Vestas annonce des éoliennes d’une puissance de 15 MW – ce qui les place dans la fourchette haute. Le parc offshore devrait générer jusqu’à 1,2 GW et fournir à terme de l’électricité à plus de 1,5 million de foyers.
De Charleroi à Gijon
Les explications : c’est quoi, de l’acier « à faibles émissions » ?
- Pour fabriquer ces turbines, le leader mondial de l’éolien s’est tourné vers… le leader mondial de la sidérurgie. À savoir ArcelorMittal.
- Pour produire cet acier, on fond des débris d’acier dans un four à arc électrique alimenté par l’énergie éolienne. Cette première phase se déroule chez nous, dans l’aciérie Industeel de Charleroi.
- On obtient alors des plaques d’acier qui sont envoyées dans une autre usine d’ArcelorMittal, à Gijon (Espagne), où elles sont transformées en plaques plus épaisses. Elles sont alors fin prêtes pour être utilisées dans la fabrication de tours d’éoliennes.
- Les deux entreprises se sont bien sûr congratulées l’une l’autre, demandant un peu plus d’aides publiques au passage. « Avec un soutien politique public plus fort en faveur de l’utilisation d’acier à faibles émissions de carbone dans la construction d’infrastructures d’énergies renouvelables, ce projet pourrait être le premier d’une longue série à fournir de l’énergie éolienne aux foyers et à l’industrie à travers l’Europe », a ainsi commenté Laurent Plasman, directeur marketing chez ArcelorMittal Europe – Flat Products.