L’installation nucléaire iranienne de Natanz a été frappée par une panne de courant et une explosion dimanche dernier, affirme l’Iran. La nature exacte de l’incident et l’identité des responsables restent cependant floues.
‘L’incident s’est produit dans le centre de distribution d’électricité’, a déclaré le porte-parole de l’organisation iranienne de l’énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, dans une vidéo publiée par l’agence de presse iranienne Tasnim.
Les installations de Natanz comportent notamment une usine souterraine d’enrichissement d’uranium. L’électricité y aurait été coupée dimanche et une explosion s’y serait produite. Les responsables iraniens ont qualifié l’incident d’acte de ‘terrorisme nucléaire’ perpétré par Israël.
Cyberguerre
L’attaque supposée s’est produite quelques heures seulement après que le personnel de Natanz ait commencé à faire tourner des centrifugeuses sophistiquées pour la production d’uranium enrichi. Une étape qui avait été annoncée comme un moment charnière dans le programme nucléaire du pays.
Ce qui est clair, c’est que Téhéran rend Israël responsable du sabotage. L’État hébreux n’a pas officiellement confirmé ou infirmé sa responsabilité dans l’attaque. Néanmoins, les agences de renseignements israéliennes et américaines laissent entendre que le Mossad aurait joué un rôle.
Toute la question est de savoir quelle est la cause réelle de l’incident: une cyberattaque ou un acte physique de sabotage, comme une bombe? On spéculerait plutôt sur une cyberattaque, Natanz étant le point zéro de la cyberguerre. C’est là qu’a eu lieu, il y a dix ans, la première cyberattaque mondiale visant une nation.
En 2010, il a été révélé que le système d’exploitation des moteurs des centrifugeuses avait été bombardé par le virus informatique Stuxnet, lancé par le Mossad (en coopération avec l’agence de renseignement américaine CIA). Cette fois encore, il est fort possible qu’une cyberattaque soit à l’origine de l’affaire.
‘Guerre larvée’
L’incident de Natanz met en lumière la ‘guerre larvée’ entre l’Iran et Israël. Celle-ci menace également de faire dérailler les efforts renouvelés de l’Iran et des États-Unis pour relancer les discussions sur l’accord nucléaire iranien.
L’administration Biden et l’Iran ont entamé des discussions indirectes sur cet accord la semaine dernière, à Vienne, et en mèneront d’autres cette semaine.
L’attaque présumée devrait tendre encore un peu plus les relations américano-israéliennes. Joe Biden est favorable à un retour des États-Unis dans le pacte nucléaire. Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lui n’y croit pas. ‘(De tels) accords avec des régimes extrêmes sont sans valeur’, affirme-t-il.
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