Quiconque cherche à louer une maison ou un appartement en Allemagne a de quoi déchanter. Les villes, et même les communes périphériques, deviennent progressivement inabordables pour la plupart des gens.
Dans l’actualité : l’Allemagne est un pays de la location. L’Allemand moyen consacre souvent un tiers de son salaire au loyer, mais cela ne semble plus suffisant.
- 6,5 à 7,5 euros par mètre carré, c’est à peu près le loyer standard dans le pays. Seulement, c’est de moins en moins le cas dans les grandes villes. À Munich, la moyenne se situe autour de 19 euros, à Stuttgart 18 euros. À Düsseldorf ou à Cologne, les locataires paient environ 12 euros par mètre carré, à Berlin « seulement » 11 euros.
- Il n’est évidemment pas surprenant que certains appartements et maisons soient facturés plusieurs fois ce montant. Comme cet appartement de 182 mètres carrés dans le quartier berlinois de Charlottenburg. Cet « appartement merveilleusement spacieux de quatre chambres à coucher » ne coûte aux locataires que 8.190 euros par mois. Soit, toutes charges comprises, environ 50 euros par mètre carré.
Des normes plus élevées
Exceptionnel ? Selon une étude suisse, les prix moyens de l’immobilier à l’échelle mondiale augmenteront de 9 % sur une période de 10 ans. En Allemagne, cette hausse n’est « que » de 7 %.
- Cette augmentation est due à de nombreux facteurs, selon le rapport de l’Institut ifo et de l’Institut de politique économique suisse. Les experts consultés citent comme causes principales l’augmentation du niveau de vie et de la population. Mais la hausse des prix des matériaux de construction, la rareté des terrains constructibles, la politique gouvernementale et monétaire ainsi que l’inflation jouent également un rôle.
- En Allemagne, un autre facteur est que les banques appliquent des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts, ce qui fait qu’il est presque impossible pour les Allemands d’acheter une maison. C’était déjà le cas depuis un certain temps : alors qu’en Europe, 70 % de la population est propriétaire d’une maison ou d’un appartement, ce chiffre n’est que de 46 % en Allemagne.
- La seule autre option pour les Allemands est donc de louer une résidence. Le marché s’en trouve naturellement saturé, ce qui se traduit par des prix encore plus élevés. Cette situation affecte également les réfugiés, par exemple : parmi les demandeurs d’asile arrivés en Allemagne en 2015 et 2016, 25 % vivent encore dans des centres d’hébergement pour réfugiés, simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de louer un appartement. La guerre en Ukraine a amené plus d’un million de réfugiés supplémentaires, ce qui ne fait qu’accentuer la pression sur le marché.
700.000 personnes sont nécessaires
L’essentiel : l’Allemagne connaît une pénurie de logements et n’est pas en mesure de l’éliminer rapidement.
- Selon une étude de l’Institut Ernst Pestel, l’Allemagne a besoin de 700.000 appartements supplémentaires pour remettre le marché du logement sur les rails. Le gouvernement a déjà annoncé la construction de 400.000 appartements supplémentaires par an, mais une moitié seulement sera achevée cette année. En 2024, cet objectif sera encore loin d’être atteint.
- Le coût des matériaux de construction est nettement plus élevé et l’Allemagne ne dispose pas d’assez de travailleurs pour construire rapidement de nouveaux immeubles. Le gouvernement refuse également d’intervenir fortement sur le marché du logement, notamment par la construction de logements sociaux.
Et pour la Belgique ? En Belgique aussi, les loyers ont fortement augmenté, comme le montre le dernier Baromètre des loyers de CIB Flanders, qui représente le secteur immobilier. Le loyer moyen des appartements était de 778 euros en 2021 ; en 2022, il est passé à 815 euros. Cette augmentation, de 4,7 %, est beaucoup plus élevée que les années précédentes. On s’attend également à ce que ce loyer moyen continue d’augmenter en 2023.
MB