Le Kremlin célèbre le Jour de la Victoire : un défilé fort peu impressionnant et toujours la même rengaine de la part de Poutine

Le 9 mai, la Russie célèbre la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie. Chaque année, cet événement est invariablement célébré par un immense défilé militaire sur la Place Rouge de Moscou, suivi d’un discours de Vladimir Poutine. Cette année, le leitmotiv était bien sûr la guerre en Ukraine.

Ce qu’on a pu voir : Le défilé militaire a d’abord semblé impressionnant lorsque les forces russes et les soldats étrangers invités ont défilé sur la Place Rouge. Mais lorsque les véhicules de l’armée russe sont entrés en scène, cette première impression s’est effondrée comme un château de cartes.

  • En 2021, 197 véhicules ont participé au défilé, allant des engins cérémoniels plus anciens aux chars T-14 Armata ultramodernes. L’année suivante, deux mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce nombre était tombé à 131 véhicules. Cette année ? 51 à peine.
  • Alors que les chars et les véhicules blindés lourds étaient chaque année le clou du spectacle, un seul char a participé au défilé cette année : un T-34/85, un char qui a été conçu durant la Seconde Guerre mondiale et qui équipait l’Armée rouge en 1944 et 1945. Ensuite, ce sont surtout des véhicules blindés légers qui ont suivi, avec en point d’orgue les trois véhicules lance-missile RS-24 Lars. Pour arriver à 51 véhicules, Moscou a d’ailleurs « emprunté » 10 jeeps blindées aux forces armées tchétchènes.
  • Normalement, le défilé de véhicules est suivi par un survol de l’armée de l’air, qui, ces dernières années, a inclus des Su-57 ultramodernes et un Iliouchine Il-80, un avion de ligne modifié en « avion de l’apocalypse » russe : en cas de conflit nucléaire, cet avion peut servir de poste de commandement volant pour le président. Cette année, ce survol n’a pas eu lieu. Aucun exercice n’ayant été observé dans le ciel de Moscou au cours des dernières semaines, de toute évidence rien d’aérien n’était prévu.

Calimero

Entendu : Conformément à la tradition, Poutine a prononcé un discours. Il n’était pas vraiment intéressant ou révolutionnaire : encore une fois très fortement anti-occidental, et avec des arguments dignes de Calimero.

  • « La véritable guerre est menée contre la Russie », a martelé Poutine, qui s’est immédiatement vautré dans une attitude de victime. « Nous avons évité le terrorisme international et nous continuons à assurer la sécurité des habitants du Donbas (en Ukraine, ndlr) et la nôtre. Comme la plupart des gens sur cette planète, nous voulons un avenir pacifique, libre et stable. »
  • « La nation ukrainienne est devenue l’otage d’un coup d’État qui a conduit à un régime criminel dirigé par ses maîtres occidentaux. Elle est devenue un pion de leurs plans cruels et égoïstes », a ajouté Poutine. Le fait que c’est la Russie ait envahi l’Ukraine en février de l’année dernière n’a pas été mentionné du tout.

Ce qu’on a pas vu : Poutine a également reçu quelques chefs d’État étrangers, mais les grands noms sont restés à l’écart.

  • Autrefois, les dirigeants du monde entier venaient à Moscou le 9 mai pour assister au défilé, comme la chancelière allemande Angela Merkel et le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, les dirigeants occidentaux sont restés à l’écart.
  • Cette année encore, la liste des chefs d’État présents était relativement restreinte. Toutefois, les dirigeants des pays de l’OTSC – l’Organisation du traité de sécurité collective, une organisation militaire similaire à l’OTAN – étaient présents.
  • Le président du Kazakhstan, Kassim-Jomart Tokayev, ainsi que les présidents du Turkménistan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, de l’Arménie et de l’Ouzbékistan avaient fait le déplacement. Le vassal de Poutine et dictateur de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, était également présent.

MB

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