Le Japon relance l’énergie nucléaire avec la remise en service de deux réacteurs


Principaux renseignements

  • Le Japon prévoit de doubler sa part d’énergie nucléaire d’ici 2040 afin de renforcer la sécurité énergétique et d’atténuer la hausse du coût de la vie.
  • Le redémarrage de deux réacteurs à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa marque une étape cruciale dans la réalisation des objectifs ambitieux du Japon en matière d’énergie nucléaire.
  • Le financement public est essentiel pour rendre le redémarrage des réacteurs financièrement viable en raison des coûts élevés associés aux améliorations de la sécurité.

Le Japon prend des mesures pour revitaliser son secteur de l’énergie nucléaire, qui stagne depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. Les fonds publics seront augmentés pour aider les compagnies d’électricité à moderniser les réacteurs existants et à en construire de nouveaux.

Réacteurs en cours de redémarrage

Actuellement, seuls 14 des 33 réacteurs éligibles du Japon sont opérationnels en raison de réglementations strictes en matière de sécurité et de l’opposition locale. Toutefois, une étape cruciale approche : les législateurs de la préfecture de Niigata devraient approuver le redémarrage de deux réacteurs de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande installation nucléaire au monde.

Cette évolution intervient alors que le Japon a pour objectif de doubler sa part d’énergie nucléaire pour la porter à 20 pour cent d’ici à 2040. Le pays cherche à renforcer la sécurité énergétique, à atténuer la hausse du coût de la vie et à répondre à la demande croissante d’électricité alimentée par les centres de données d’IA.

Le Premier ministre Sanae Takaichi, fervent partisan de l’énergie nucléaire, reconnaît la nécessité de réduire la dépendance aux combustibles importés, qui représentent actuellement 60 à 70 pour cent de la production d’électricité du Japon.

Facteurs favorisant les redémarrages

Les analystes considèrent que le redémarrage du nucléaire est favorisé par des facteurs tels que la demande croissante d’énergie des centres de données, les préoccupations en matière de sécurité énergétique, les objectifs de décarbonisation et le ralentissement du développement de l’énergie éolienne en mer.

Pour atteindre son objectif de 2040, le Japon doit mettre en service au moins 15 à 16 réacteurs supplémentaires. Le coût d’un redémarrage nécessitant des mises à niveau de sécurité est estimé entre 700 millions et 1 milliard de dollars (600 millions à 850 millions d’euros) par unité, les coûts étant susceptibles d’augmenter en raison d’une réglementation plus stricte. Les experts estiment qu’un financement public de 30 à 50 pour cent pourrait être nécessaire pour que les redémarrages deviennent financièrement viables pour les exploitants.

Réacteurs de la prochaine génération

Cependant, le Japon ne peut pas compter uniquement sur le redémarrage des réacteurs existants. Avec environ 14 GW de réacteurs nucléaires approchant leur limite opérationnelle d’ici 2050, le développement de réacteurs de nouvelle génération est crucial. Bien que Kansai Electric Power Co ait annoncé des plans pour un nouveau réacteur, le coût du projet reste incertain. Les nouveaux projets nucléaires à grande échelle cherchent généralement à financer 50 à 80 pour cent de leurs coûts de construction par l’emprunt.

La construction d’une centrale nucléaire est un processus de longue haleine, qui dure environ 20 ans et ne génère aucun revenu pendant cette période, ce qui pose d’importants problèmes financiers. Néanmoins, les redémarrages imminents de Kashiwazaki-Kariwa et les approbations de réacteurs à Hokkaido et Tokai sont des signes encourageants de progrès.

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(ns)

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