Des nuages sombres s’amoncellent au-dessus du Japon, l’ancien fleuron de l’Asie et, historiquement, la première nation industrialisée moderne du continent. Le Japon était autrefois la deuxième puissance économique après les États-Unis, mais cette époque semble être révolue pour toujours.
Depuis que la Réserve fédérale américaine a commencé à relever ses taux d’intérêt, le yen est au plus bas par rapport au dollar américain depuis 25 ans. Pourtant, la politique monétaire ultra accommodante est maintenue, car la Banque du Japon cherche à briser la mentalité déflationniste du pays, comme elle s’efforce de le faire depuis 2014.

Le vieillissement de la population (« un type de société que nous ne connaissons que dans les films de science-fiction ») et l’augmentation constante de l’espérance de vie génèrent une population très âgée et une pénurie de travailleurs aptes au travail. Récemment, il a été décidé de porter l’âge de la retraite à 70 ans. Si l’on ajoute à cela un taux de natalité dramatiquement bas, la population japonaise diminue de 500.000 personnes chaque année. Avec pour conséquence, entre autres, des propriétés vacantes et la détérioration de zones résidentielles entières.
En outre, les taux d’intérêt dans le pays sont à zéro depuis environ 30 ans maintenant. Au cours de ces trois décennies, le pays a mis en place toutes sortes de programmes de relance économique. Cela a conduit à des déficits importants, qui ont fait peser sur le Japon l’une des dettes publiques les plus élevées au monde : près de 240 % du PIB. Mais malgré une série de mesures créatives, l’économie n’a jamais redémarré.
Normalement, la faiblesse de la monnaie devrait au moins être positive pour les entreprises qui dépendent des exportations. Mais le Japon est un cas particulier sur le plan économique depuis le tremblement de terre de Fukushima en mars 2011. Après la catastrophe, les coûts énergétiques ont grimpé en flèche et les entreprises japonaises ont dû déplacer leurs sites de production à l’étranger pour rester compétitives en termes de coûts. La faiblesse du yen ne leur rend pas service.