Le graphique le plus effrayant que vous ayez jamais vu

Les investisseurs transfèrent de plus en plus d’argent aux États-Unis, où le dollar prend de la valeur et où le taux d’intérêt sur les obligations a commencé à grimper. Pourquoi placer son argent dans une obligation argentine risquée alors qu’on peut le placer sans risque aux États-Unis, gagner 3% sur 10 ans,  et éventuellement, gagner sur la parité du dollar ?

Plusieurs économies émergentes (un terme générique pour les pays ayant une économie importante mais encore fragile – songez à l’Argentine, la Turquie, l’Indonésie, l’Inde, l’Afrique du Sud …) souffrent des transferts de fonds vers les États-Unis. Par exemple, la semaine dernière, l’Argentine a dû solliciter une ligne de crédit auprès du FMI, après qu’elle avait déjà porté le taux d’intérêt directeur du pays à 40 % afin de contrer la dévaluation de son peso.

La montagne de la dette chinoise: un volcan qui éclatera tôt ou tard

Mais la Chine fait bien évidemment aussi partie de ces économies émergentes. Au cours des dernières années, ce pays a tenté de compenser les effets de la crise financière en accordant un crédit massif au secteur privé.

Voici probablement le graphique le plus effrayant que vous ayez jamais vu et il montre que si les prêts ont augmenté ces dernières années dans toutes les grandes économies, en Chine ils ont commencé à adopter des « formes apocalyptiques ». (En rouge : le crédit chinois ; en vert : les autres économies émergentes ; en jaune : les pays en développement ; en bleu ciel : la zone euro ; en bleu marine, les États-Unis).

Le graphique montre « comment la Chine s’est prêté de l’argent pendant la crise financière », en mettant de l’argent massivement à la disposition des familles et des entreprises. 7 prêts sur 10 accordés dans le monde au cours de ces dernières années l’ont été en Chine. Matt King de la Citi Bank décrit cette situation comme suit :

« A notre avis, le marché [des actions] performant demeure donc le résultat d’une série d’interventions techniques plutôt que de fondamentaux solides, et nous restons convaincus que la récente explosion du crédit en Chine est bine plus significative qu’on ne le considère en général. »

Les difficultés menacent de devenir plus sensibles plus tard cette année, ainsi qu’en 2019 et en 2020 quand ces crédits devront être remboursés :

Que dit la Chine de son côté ?

On craint que la montagne de la dette chinoise atteigne 290% du produit intérieur brut du pays dans cinq ans. L’année dernière, on avait enregistré un niveau de 235%. 

Le Fonds monétaire international (FMI) commence également à s’inquiéter du «volcan de la dette» chinois et note que la croissance ne peut être maintenue indéfiniment par des dettes supplémentaires. Selon les observateurs, le niveau actuel de la dette chinoise a déjà provoqué une crise dans de nombreux autres pays. La peur d’une sévère correction n’est donc pas imaginaire, selon le FMI.

Selon de nombreux économistes, le problème de la dette chinoise est donc devenu l’un des plus grands facteurs de risque pour l’économie mondiale. Ils  avertissent qu’étant donné son lourd fardeau de dettes, la Chine n’a pas beaucoup de marge pour réagir à de potentiels chocs économiques.

Cependant, Jin Zhongxia, représentant de la Chine auprès du Fonds monétaire international, réfute les critiques: « La plus forte performance de l’économie chinoise depuis 2017 n’était pas seulement induite par une politique de stimulus, mais elle reflète plutôt un rééquilibrage et un ajustement structurel ». Puis d’ajouter « le scénario du FMI d’un ralentissement abrupt de l’économie chinoise (…) est hautement improbable ». 

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