La chute spectaculaire du tourisme mondial en 2020, dans le sillage de la pandémie de Covid-19, a engendré d’indéniables effets positifs pour l’environnement… Mais également son lot de conséquences négatives, pointe le New York Times.
Le secteur du tourisme a enregistré en 2020 la pire année de son histoire. Un rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) publié fin décembre a montré qu’au cours des 10 premiers mois de l’année dernière, le nombre d’arrivées internationales avait diminué de 72% par rapport à la même période un an plus tôt, avec à la clé une chute de 900 millions de voyages touristiques internationaux.
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Cette baisse historique du nombre de touristes aux quatre coins de la planète a engendré bon nombre d’effets positifs pour l’environnement. On peut citer pêle-mêle:
- Le déclin historique de 7% des émissions de CO2 au niveau mondial (même si celles-ci ont d’ores et déjà fortement rebondi, notamment dans le secteur de l’énergie comme le souligne un récent rapport de l’AIE).
- Le retour de la faune sauvage dans des endroits habituellement envahis par les touristes (les tortues luth sur la plage de Phuket, les baleines dans des zones généralement sillonnées par les bateaux de croisière…)
- Les multiples confinements mondiaux ont conduit à la plus longue et à la plus grande baisse de l’activité sismique causée par l’homme depuis le début des mesures, ce qui a permis de renforcer la capacité des scientifiques à percevoir les signaux naturels et ainsi mieux détecter les tremblements de terre.
- Etc.
Braconnage, pêche illégale, contrebande d’animaux…
Mais la quasi disparition des touristes dans certaines régions du monde a également provoqué un certain nombre de conséquences négatives:
- Les braconniers ont pu agir en toute impunité dans des zones où ils sont habituellement peu présents à cause du grand nombre de touristes: hausse du braconnage des léopards et des tigres en Inde, des rhinocéros au Botswana, de la contrebande de faucons au Pakistan, etc. ‘Il n’y a pas que les garde-chasses [qui jouent un rôle]’, explique au New York Times Jim Sano, vice-président du WWF en charge des voyages, du tourisme et de la conservation. ‘Les voyageurs qui se promènent avec les guides sont omniprésents dans ces zones de chasse. Si les guides voient des braconniers avec des armes automatiques, ils le signalent.’
- En République Démocratique du Congo, dans le parc national de Nouabalé-Ndoki, un nombre croissant de singes ou d’antilopes sont pris pour cible par les chasseurs pour leur viande, rapporte Emma J. Stokes, directrice régionale pour la Wildlife Conservation Society. ‘Il est plus cher et plus difficile de se procurer de la nourriture pendant la pandémie et il y a beaucoup d’animaux sauvages là-bas. Nous voulons évidemment dissuader les gens de chasser dans le parc, mais nous devons aussi comprendre ce qui motive cette pratique, car c’est plus complexe.’
- Le même constat est également valable pour la pêche illégale et le bucheronnage dans des zones protégées.
Baisse des budgets alloués à la conservation de la nature
Par ailleurs, les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 ont également engendré une baisse des budgets dédiés à la préservation de l’environnement, en particulier dans les pays les plus dépendants des revenus générés par le tourisme.
‘Nous avons vu de nombreuses atteintes financières à la protection de la nature’, affirme au quotidien américain Joe Walston, vice-président à la Wildlife Conservation Society. Il ajoute que même dans les endroits où un tel phénomène n’a pas été observé, la crise sanitaire a souvent empêché les experts environnementaux de se rendre le terrain pour faire leur travail.
‘Reconstruire un tourisme qui soutient la nature’
‘Mon espoir n’est pas que nous arrêtions de voyager dans certains de ces endroits merveilleux, car ils continueront à nous inspirer pour conserver la nature au niveau mondial’, conclut Joe Walston. ‘L’important est de reconstruire un type de tourisme qui soutient la nature.’
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