Le patron de Suez, Bertrand Camus, n’y a pas été par quatre chemins ce dimanche pour qualifier la proposition de Veolia de racheter à Engie la quasi-totalité de sa participation dans Suez: ‘Aberrante’ et ‘funeste pour la France’. Morceaux choisis.
Lundi dernier, Veolia, leader mondial des services à l’environnement, avait annoncé avoir remis à Engie une offre ferme à 2,9 milliards d’euros en vue de lui racheter la quasi-totalité de sa participation dans son concurrent Suez.
Une offre de rachat qualifiée ‘d‘aberrante pour Suez et funeste pour la France’ par Bertrand Camus, comme il l’a expliqué dimanche au quotidien français Le Figaro. Le patron de Suez parle ‘d’une opération financière opportuniste, avec une démarche baroque’ et qui ‘sous-valorise les actifs de Suez’.
Bertrand Camus y voit également une ‘tentative de déstabilisation majeure d’une entreprise phare de notre pays’. Veolia ‘ne propose pas un projet industriel’ et prévoit de ‘démanteler 40% de notre activité en France’, dénonce-t-il encore, lui qui dans une lettre aux salariés avait déjà fait part mercredi de tout le mal qu’il pensait de cette offre.
En acquérant 29,9% de Suez, ‘(Veolia) mettrait immédiatement la main sur son véritable concurrent avant même de lancer une éventuelle OPA’, déplore encore Bertrand Camus, avec pour conséquence une paralysie de Suez ‘pendant 12 à 18 mois’.
‘Champion mondial de la transformation écologique’?
La semaine dernière, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, avait déclaré par communiqué que ‘cette opportunité historique permettrait de construire le grand champion mondial français de la transformation écologique’.
‘Nous avons en France deux champions mondiaux, et l’on risque de finir avec un seul acteur, affaibli. C’est la France qui y perdrait’, a assuré pour sa part Bertrand Camus.
Et l’homme de conclure que ‘Suez n’a pas besoin de se marier: nous sommes déjà le leader mondial de la distribution d’eau, avec 145 millions d’habitants desservis’, ajoutant que ‘Suez a un projet différent de Veolia, fondé sur des choix stratégiques qui accordent la priorité aux innovations technologiques et au digital’.