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Le filet se resserre sur Dirk Tirez, l’ex-patron de Bpost

Le filet se resserre sur Dirk Tirez, l’ex-patron de Bpost
Dirk Tirez – Getty Images

Dans le cadre du scandale financier qui s’étend autour de Bpost, de plus en plus de points d’interrogation apparaissent derrière le nom de l’ex-PDG Dirk Tirez.

Dans l’actualité : Bpost, en tant qu’entreprise, se dit prête à « porter le linceul de la pénitence » et affirme qu’elle coopérera avec toutes les autorités compétentes pour faire la lumière sur les pratiques douteuses du passé afin de « repartir sur une ardoise propre. »

Ce que nous savons aujourd’hui :

  • Un audit interne de Bpost a révélé une probable manipulation des prix dans le cadre du contrat de distribution de journaux négocié par Dirk Tirez, alors PDG de l’entreprise. Cette enquête judiciaire portant sur des centaines de milliers de documents serait sur le point de s’achever.
  • Seuls « deux sous-dossiers mineurs » restent à examiner, selon Bpost. Il s’agirait de la facturation abusive de certains frais et de la rapacité injustifiée de certains magazines.
  • Cette semaine, l’affaire a pris de l’ampleur. Bpost, puis la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen), ont confirmé que d’autres marchés publics pourraient également avoir fait l’objet d’une surcompensation.
  • Ces informations ont été révélées à la suite d’un deuxième audit interne réalisé à l’initiative des dirigeants actuels de Bpost, qui veulent s’assurer que des cadavres ne tombent pas du placard dans d’autres services de l’entreprise.
  • Ce deuxième audit, qui est en cours, a abouti à la conclusion préliminaire qu’il y avait quelque chose de louche dans au moins trois dossiers :
    • la livraison des plaques minéralogiques
    • la gestion des comptes de l’État, dits comptes 679
    • la perception des amendes auprès des contrevenants étrangers
  • Le point commun : Dans chacun de ces trois cas, la question se pose : les montants facturés étaient-ils conformes au marché ? Ou bien les marges bénéficiaires étaient-elles trop généreuses ?
  • D’autres questions en suspens : Dans le dossier des amendes de circulation, les enquêteurs soupçonnent que certains services supplémentaires ont été facturés à tort, comme cela a pu être le cas dans le contrat avec les journaux. Et dans le cas des comptes 679, les rapports du ministère des Finances semblent être incohérents avec les comptes de Bpost.

Des années de subventions excessives ?

La question fondamentale : les abus remontent à plusieurs années, voire à plusieurs décennies. Y a-t-il eu une sursubvention institutionnalisée, éventuellement facilitée par les liens (trop) étroits entre Bpost et son actionnaire principal, l’État belge ? Selon Bpost, cela s’explique par une transition difficile d’un monopole d’État à une société cotée en bourse.

L’araignée dans sa toile : Dirk Tirez s’est déjà trouvé dans une situation délicate après l’examen du contrat des journaux. La deuxième enquête sur d’autres marchés publics le place dans une position encore plus précaire.

  • En effet, son nom revient souvent dans cette enquête, comme le confirment plusieurs initiés.
    C’est logique d’ailleurs, car avant d’être promu PDG en 2021, l’ancien avocat de haut niveau a été pendant des années le directeur juridique chargé de tous les contrats et des fusions et acquisitions.
  • Tirez travaille pour l’entreprise postale depuis 2003 et fait partie du comité exécutif depuis 2017.
    Le fait que son nom apparaisse dans plusieurs dossiers met également la ministre De Sutter dans une position délicate, car c’est elle qui a nommé Tirez comme CEO en 2021.

Le détail qui change tout : Bpost se dit prêt, si on le demande, à collaborer avec une commission d’enquête parlementaire, insiste-t-on du côté de l’Open Vld. Cela rendrait la liste des enquêtes encore plus impressionnante.

  • Outre les deux audits internes de Bpost, le gouvernement De Croo a également ordonné un audit externe.
  • L’enquête de l’Autorité belge de la Concurrence sur la distribution des journaux, qui, dans une phase ultérieure, pourrait également impliquer le parquet de Bruxelles dans le dossier, sera cruciale.
    Enfin, il y a les enquêtes de l’IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications) et les rapports de l’Inspection des finances et de la Cour des comptes.

MB

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