Le Fonds monétaire international a appelé les gouvernements européens à réduire autant que possible les mesures fiscales qu’ils ont prises pour soulager les ménages. « Laissez les consommateurs payer pour la hausse des prix de l’énergie. C’est ainsi que nous les incitons à vivre de manière plus efficace sur le plan énergétique », peut-on lire sur le blog de l’institution.
Alors que les prix de l’énergie montent en flèche, de nombreux gouvernements européens prennent des mesures (fiscales) pour limiter la casse auprès des consommateurs. Le gouvernement belge, par exemple, a temporairement réduit la TVA sur le gaz et l’électricité de 21 à 6%. Cela soulage (un peu) les ménages, mais le FMI en est moins fan.
Soutien ciblé
Dans un billet de blog, la branche européenne de l’institution financière internationale appelle les gouvernements à prendre le moins de mesures possibles pour faire baisser les prix. « Les gouvernements devraient s’efforcer de protéger les ménages les plus vulnérables par un soutien ciblé. Mais les politiques actuelles protègent tous les consommateurs contre la hausse des prix de l’énergie. Cela pourrait nuire aux économies européennes et décourager la transition énergétique », estime le FMI.
L’institut basé à Washington avertit que les mesures de soutien fiscal prises jusqu’à présent ont été peu judicieuses. Selon une estimation du FMI, de telles interventions coûteraient à certains pays 1,5% du produit intérieur brut, tout en poussant davantage la demande – et donc les prix – à la hausse. « Les changements de comportement nécessaires pour faire face au choc énergétique sont donc reportés. Les ménages et les entreprises ne sont pas incités à économiser l’énergie », indique le FMI.
Encourager les économies d’énergie
Selon le FMI, les gouvernements européens devraient donc répercuter la totalité de l’augmentation des coûts sur l’utilisateur final afin d’encourager les économies d’énergie et de réduire la demande de combustibles fossiles.
Le FMI a également calculé que les mesures de soutien aux 20% les plus pauvres de la population ne coûteraient que 0,4% du PIB. Si ces mesures étaient étendues aux 40% les plus pauvres de la population, le prix à payer passerait à 0,9% du PIB.
Les familles consomment déjà moins d’énergie
Mesures de soutien fiscal ou non, les ménages semblent déjà prêter attention à leur consommation d’énergie. Dans notre pays, la consommation de gaz a diminué de 13% au cours du premier semestre. Aux Pays-Bas, on a même constaté une réduction de 25 à 33%.
D’autres pays vont au-delà des mesures fiscales pour réduire la consommation d’énergie. Certaines grandes villes d’Allemagne, comme Berlin et Munich, économisent de l’énergie en n’éclairant plus les monuments. À Hanovre, capitale de la Basse-Saxe, on ne peut même plus prendre de douche chaude dans les salles de sport et les piscines. Notre pays, quant à lui, a lancé une campagne avec des conseils pour faire des économies d’énergie.
(OD)