Le coût du coronavirus en Suisse? 16 milliards d’euros par mois

Le coronavirus coûte à l’économie suisse jusqu’à 16 milliards d’euros par mois, a déclaré le chef de la banque centrale suisse, dans un entretien publié par plusieurs médias suisses dimanche.

« Il faut remonter à la crise pétrolière des années 1970 pour retrouver un tel effondrement de la croissance », a souligné Thomas Jordan dans cet entretien diffusé par des médias du groupe de presse Tamedia. Il a constaté que l’économie suisse ne fonctionnait actuellement qu’à 70-80% de son niveau normal.

L’impact des mesures mises en place pour stopper la propagation du virus entraîne des coûts « énormes », a ajouté le directeur de la Banque nationale suisse (BNS), « de l’ordre de 11 à 17 milliards de francs suisses (10,4 à 16,1 milliards d’euros; 11,3 à 17,5 milliards de dollars) chaque mois ».

M. Jordan a averti que la dette publique allait gonfler, tout comme les coûts liés à l’assurance chômage et aux subventions accordées aux entreprises pour les maintenir à flot, poussant la Suisse vers un déficit important cette année.

Les hebdomadaires Le Matin Dimanche et SonntagsZeitung ont calculé dimanche que la Suisse devrait débourser au total quelque 100 milliards de francs suisses pour atténuer les effets de la crise sanitaire. Ils soulignent qu’en avril, le chômage a augmenté de 43% par rapport au même mois en 2019, et que quelque deux millions de personnes, sur une population de 8,5 millions, bénéficient d’une allocation de chômage partielle.

La Suisse n’a pas ordonné un confinement total de sa population mais a introduit une série de mesures d’urgence à la mi-mars, notamment la fermeture de restaurants et de la plupart des autres entreprises, pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Les bars et restaurants ouvrent ce lundi

La riche nation alpine, qui a enregistré plus de 1.500 décès et plus de 30.000 infections, a progressivement commencé à lever ces mesures, et les restaurants, les magasins et les écoles doivent rouvrir lundi. « Il est logique que le déconfinement progressif commence maintenant », a déclaré M. Jordan, insistant sur le fait que les systèmes d’éducation, de santé et de retraite de la Suisse « reposent sur la stabilité de notre économie ».

Il a aussi souligné que la BNS s’était employée à intervenir sur les marchés des changes pour stabiliser la valeur du franc suisse, considéré comme une monnaie refuge en temps de crise.

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