Le consultant McKinsey sous le feu des critiques dans l’affaire Bpost

Le cabinet de conseil McKinsey a décroché d’importants contrats chez Bpost pendant des années sans permettre à des entreprises concurrentes de faire une contre-proposition. C’est ce qu’écrit De Tijd et l’Echo ce matin, et ce que reconnaît d’ailleurs Bpost.

L’actu : pendant des années, Bpost a fait appel à la société de consultance McKinsey pour des contrats stratégiques sans l’appel d’offres légal requis. Selon le journal économique, la Cour des comptes s’interroge depuis plusieurs années sur la pratique consistant à confier des tâches à des entreprises privées, en violation de la législation sur les marchés publics.

La réponse : Bpost reconnaît que jusqu’en 2018, tout ne fonctionnait pas correctement et que la Cour des comptes a émis des réserves sur l’attribution des missions de consultance en 2018 et 2019, mais affirme que depuis début 2022, la procédure interne a été adaptée « conformément à l’esprit de la loi ».

  • Concrètement, différents cabinets de conseil peuvent désormais concourir pour une nouvelle mission.
  • « Le nettoyage a déjà commencé », déclare un initié. Mais il n’existe toujours pas de procédure d’appel d’offres conforme aux règles.

De nombreuses questions se posent à nouveau :

  • Comment est-il possible que Bpost ait pu ignorer les règles légales pendant des années ?
  • Qui a maintenu ce système en interne et pourquoi le conseil d’administration n’est-il pas intervenu ?
  • L’affaire semble tourner au chantage entre le conseil d’administration, dirigé par la présidente Audrey Hanard, et le comité exécutif, avec jusqu’à récemment le CEO Dirk Tirez à la barre.

L’essentiel : des questions ont été soulevées depuis longtemps sur le rôle de McKinsey et de ses anciens adeptes.

  • La société de conseil aurait découvert les mécanismes permettant à Bpost de tirer le maximum des contrats publics, ce qui pourrait avoir eu pour conséquence que l’État – et donc le contribuable – ait payé trop cher pour certains services.
  • Audrey Hanard et le directeur général Henri de Romrée, entre autres, travaillaient auparavant pour cette société de conseil très réputée. Les critiques se demandent s’ils ne sont pas trop proches de leurs anciens employeurs.
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