Le « boucher de Syrie » devient le nouveau commandant en chef des troupes russes en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a nommé Aleksandr Dvornikov au poste de commandant en chef en Ukraine. Il était auparavant le premier commandant russe en Syrie, pour lequel il a même reçu une médaille de « Héros de la Fédération de Russie ». Cependant, Dvornikov était connu pour tirer régulièrement sur des civils.

M. Dvornikov est originaire de la petite ville russe d’Ussurysk, à l’extrême est du pays. Il intègre ensuite une école militaire Souvorov, un internat pour les garçons âgés de huit à dix-huit ans, dans le but de les faire entrer dans l’armée. Ensuite, Dvornikov a poursuivi ses études à l’École supérieure de commandement militaire de Moscou.

À l’âge de 22 ans, le Russe s’est effectivement engagé dans l’armée : il est rapidement devenu commandant, d’abord de quelques unités, puis de détachements complets, et enfin de districts militaires. Au tournant du siècle, il a été nommé chef d’état-major d’une unité de l’armée dans le Caucase, où il a participé aux combats en Ossétie du Sud et en Tchétchénie.

Commandant en Syrie

En 2014, Dvornikov a été promu au rang de colonel général, le troisième plus haut grade de l’armée russe. C’est à ce titre que Vladimir Poutine l’a nommé commandant des troupes russes en Syrie quelques mois plus tard.

Pour les soldats de ce pays, la nomination de Dvornikov a été une bénédiction. Beaucoup étaient épuisés ou démoralisés et le commandement de l’armée était très inefficace et avait peu de contrôle sur la situation. Dvornikov a rapidement mis de l’ordre et placé les Syriens en guerre sous son commandement. Il considérait la coopération entre les troupes russes et syriennes comme faisant partie d’une stratégie plus large dont il voulait être l’unique responsable.

Le plus haut dans le classement

Les citoyens syriens connaissent Dvornikov pour une autre raison, cependant. Sous son règne, un grand nombre de civils sont morts après avoir été bombardés par les Russes. La mort de quelques civils de plus ou de moins ne semblait pas perturber le général, tant que ses troupes gagnaient du terrain. Les dommages collatéraux ne semblent pas avoir d’importance pour Poutine non plus : lorsque la mission de Dvornikov a pris fin, il a été nommé commandant en chef du district militaire du Sud.

Le président russe a également remis à M. Dvornikov la médaille de « Héros de la Fédération de Russie », la plus haute décoration possible. Par la suite, le colonel général a également été promu au rang de général. Seuls les maréchaux se trouvent encore au-dessus de ce rang, mais pour le moment, il n’y a personne avec un tel grade dans l’armée russe. Par conséquent, Dvornikov est désormais, avec onze autres personnes, au grade le plus élevé de l’armée russe.

La faiblesse de la Russie

Le « boucher de la Syrie », comme on a surnommé Dvornikov, doit maintenant mettre de l’ordre dans le chaos qui règne en Ukraine. Certains voient déjà sa patte dans l’attaque au missile contre la gare de Kramatorsk, dans l’est du pays. Il semble également clair maintenant que la Russie abandonne la guerre-éclair : avec Dvornikov, il y a un général aux commandes qui est capable de mener les troupes dans une guerre de longue durée.

Pourtant, au sein de l’armée russe, la nomination de ce nouveau général n’est pas vue non plus par tout le monde comme une bonne nouvelle. L’armée reconnaît ainsi l’échec de l’offensive contre Kiev, provoquée par une coordination déficiente entre les différentes forces. Les troupes terrestres sont souvent bien seules sur le terrain ; il n’y a pratiquement aucune trace des forces aériennes russes censées les appuyer.

Gwythian Prins, spécialiste en stratégie militaire auprès de l’OTAN, estime également qu’il s’agit d’un mauvais signe pour la Russie tout entière: « Si ce général est nommé, c’est uniquement parce que tous les autres en Ukraine ont été tués. Maintenant, ils ont fait appel à un amateur notoire de bombardements. Il va délaisser de la stratégie ratée du Blitzkrieg et, une fois de plus, il va terroriser les civils en tirant sur tout ce qui bouge. »

Plus