L’application de chat médical Siilo lève 9,5 millions d’euros

Siilo, une sorte de WhatsApp pour les services médicaux, est en plein essor. L’application néerlandaise lève plus de 9 millions d’euros, deux ans après un premier tour de table. Les principaux investisseurs sont Philips Ventures, Heal Technology et le fonds d’investissement suédois EQT. La crise du coronavirus a permis de clarifier la mission de l’entreprise.

Joost Bruggeman, le CEO de Siilo qui a fondé la société avec le directeur financier Arvind Rao, peut être fier de son projet. L’application de communication médicale était déjà bien implantée dans le secteur avant la crise. Mais le coronavirus a permis de prouver encore un peu plus son utilité.

La société organise un nouveau tour de table à 9,5 milliards d’euros. Siilo souhaiterait s’implanter un peu plus dans le paysage médical. Et cela signifie trouver plus de clients dans les régions où l’application est déjà implantée (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Irlande et Royaume-Uni).

Siilo peut être considéré comme une sorte de Whatsapp pour les services médicaux. Il est sûr, car crypté. Mais l’identité des personnes est aussi vérifiée. Quelqu’un doit donc confirmer qu’elle travaille bien dans le secteur de la santé. Et cela est bien nécessaire : la législation sur les données des patients est très stricte. Mais les consultations permettent de sauver des vies et cela n’a pas échappé au secteur.

Assistant en chirurgie

Il n’est pas surprenant de savoir que le CEO lui-même a travaillé dans les soins de santé. En tant qu’assistant en chirurgie plasticien et reconstructeur, il était parfois responsable de nombreux patients pendant ses weekends. Un jour, un simple message Whatsapp a permis de sauver la vie d’un patient.

Joost Bruggeman, CEO de Siilo

‘Whatsapp était là en 2011. Nous utilisions le chat de groupe entre assistants. Alors que j’étais dans une chirurgie de 12 heures, un cas de routine a été transmis. Ils considéreraient ça comme normal et je pensais prescrire des antibiotiques’, explique Bruggeman. ‘Mais la photo transmise par l’application a permis à un autre assistant de comprendre qu’il s’agissait d’une bactérie carnivore, qui doit donc être traitée rapidement. Sans l’application, j’aurais communiqué le mauvais traitement par téléphone et le patient serait décédé. J’ai par la suite vu le potentiel des services de communication dans le secteur.’

Le reste appartient à l’histoire de l’entreprise : Siilo est fondée en 2016 avec Arvind Rao. L’application permet aux membres de secteur des soins de santé de consulter des confrères et consoeurs en toute sécurité. Les photos peuvent être anonymisées ou précisées avec juste un nom. Il est aussi possible de rechercher des collègues et de les contacter via une sorte de LinkedIn interne. L’idée de base est de sortir les médecins généralistes, les médecins urgentistes et les prestataires de soins de troisième ligne de leur propre bulle. Il existe également un service payant: Connect. Et un projet pilote de service de collaboration entre médecins généralistes et spécialisées appelé Prisma.

Qui investit dans Siilo ?

En 2018, EQT a investi une première fois 4,5 millions d’euros. Cela a permis à Siilo de s’étendre au Benelux et au Royaume-Uni. Deux ans plus tard, l’application compte 250.000 membres. Parmi eux, de grands noms tels que le centre médical Erasme de Rotterdam et la croix jaune et blanche de Belgique. Ensemble, ce sont plus de 300 millions de messages qui ont été échangés.

‘Pendant la crise du coronavirus, nous avons ouvert notre service payant. Ainsi, le secteur médical savait exactement à quoi sert Siilo. Nous faisions face à un virus dont personne ne connaissait rien. De nombreuses consultations entre les médecins généralistes, les soins intensifs et les services d’urgence étaient nécessaires. Désormais, tout le monde sait l’utilité de l’application’, explique Bruggeman. Le résultat est clair : l’utilisation de l’application a augmenté de 200% depuis mars.

Aux Pays-Bas, Siilo a travaillé avec des acteurs de première, deuxième et troisième ligne et a ainsi veillé à ce que les trois groupes puissent se concerter sans heurts. De nombreuses critiques positives en sont ressorties.

Crise du coronavirus

Pourtant, la crise n’a pas eu que des impacts positifs pour Siilo. La société était sur le point de finaliser un second tour de table d’investissement. Mais l’accord a presque failli finir à la poubelle à cause de la crise. ‘EQT a voulu investir à nouveau et l’a fait. Mais un deuxième investisseur qui était principalement dans le secteur du voyage a abandonné parce qu’il ne pouvait pas prendre un nouveau pôle d’investissement.’

Mais cela a finalement bien tourné. ‘La crise a soudainement permis de montrer le potentiel de la technologie médicale. Des investisseurs qui étaient difficiles à atteindre au début sont venus nous voir. En fin de compte, nous nous sommes associés à Philips Ventures et Heal Technology.’

Avec l’argent collecté, Siilo espère pouvoir atteindre 70% du réseau médical, comme c’est le cas aux Pays-Bas

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