L’Allemagne réintroduit un ‘master’ en artisanat

L’Allemagne réintroduit un « master » pour un certain nombre de professions. Dont le Meisterpflicht : le gouvernement allemand souhaite stimuler la formation de spécialistes de l’artisanat et offrir aux consommateurs une garantie de qualité. Une décision toutefois critiquée.

Le nouveau Meisterpflicht couvre douze professions différentes dont les carreleurs, fabricants d’orgues, verriers ou les fabricants de jouets. Désormais, les étudiants qui se lancent dans ces disciplines devront à nouveau obtenir un master avant de pouvoir créer leur propre entreprise.

Déréglementation

C’est une forme de rétropédalages: sous la direction du chancelier fédéral de l’époque, Gerhard Schröder, l’Allemagne avait à l’époque supprimé la protection de cinquante-trois professions. C’était durant les grandes réformes des années 90.

À l’époque, on pensait que la déréglementation entraînerait une concurrence plus forte. La Commission européenne qualifiait également le Meisterpflicht de frein à la libre circulation des travailleurs.

Mais les partisans de la réintroduction du Meisterpflicht affirment que la déréglementation a principalement conduit à une baisse de qualité. Ils pointent la création d’entreprises aux connaissances professionnelles médiocres. Ces entreprises disparaîtraient également plus rapidement. Sans oublier le manque d’intérêt pour les formations concernées.

Un retour au Meisterpflicht a eu lieu l’année dernière dans l’accord de coalition dirigée par la chancelière Angela Merkel. ‘Le Meisterpflicht garantira une meilleure qualité et contribuera à protéger les professions menacées », déclarait cet accord.

Rareté

Les employés de l’Union européenne, de Suisse, d’Islande, du Liechtenstein et de Norvège sont exemptés du Meisterplicht, à condition qu’ils puissent justifier d’au moins cinq ans d’activité dans le secteur. Même les entreprises qui ont été créées quinze ans après la suppression de la protection n’ont pas à être reconnues comme ‘professionnelles’.

Cependant, la Duitse Monopolkommission craint que ces exemptions n’entraînent une concurrence déloyale, entre autres, de travailleurs polonais, hongrois ou roumains.

L’Association professionnelle des artisans indépendants (BUH), en revanche, prévient que le Meisterpflicht renforcera encore les pénuries sur le marché du travail. L’organisation souligne également des augmentations de prix et des délais d’attente plus longs.

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