‘Laissez diffuser le covid-19 parmi les jeunes et ne construisez pas votre stratégie autour d’un vaccin’

Le docteur Johan Giesecke, ancien épidémiologiste en chef suédois, recommande à l’Irlande d’autoriser la propagation du coronavirus parmi la population la plus jeune du pays dans le but de contrôler les infections à plus long terme.

Giesecke a été le tout premier scientifique en chef du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Il a également été conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces derniers mois, il a fait la ‘Une’ à plusieurs reprises pour ses critiques sur les mesures de confinement dans les pays du monde entier.

La nouvelle poussée du virus provoque des troubles dans toute l’Europe. Néanmoins, Giesecke conseille au gouvernement irlandais de ne protéger que les personnes âgées et vulnérables qui ont des conditions préexistantes à risques.

‘Les jeunes devraient simplement être laissés libres. Pour qu’ils puissent construire une résistance au virus. De cette façon, la société peut acquérir l’immunité de groupe.’

Ne construisez pas de stratégie Covid autour d’un futur vaccin

Giesecke conseille aux Irlandais de copier le modèle suédois. Il recommande également de tester régulièrement le personnel et les résidents des maisons de retraite. ‘Il ne sert à rien de construire une stratégie Covid-19 autour d’un futur vaccin’, a déclaré le Suédois. ‘Personne ne sait quand ce sera. En outre, son efficacité n’a pas encore été prouvée chez les personnes qui en ont le plus besoin.’

C’est une stratégie dangereuse selon Gieseckee. ‘Il n’est pas certain qu’il y aura un jour un vaccin efficace. Mais je peux me tromper. Peut-être qu’il y aura un vaccin et que nous recevrons dix milliards de doses avant Pâques’, déclare-t-il dans le Svenska Dagbladet, sans vraiment y croire.

La Suède, l’outsider international

La Suède est un outsider de la communauté internationale en matière de lutte contre le coronavirus. Il a suivi une approche différente et idiosyncratique. Les écoles, cafés, bars et restaurants sont restés ouverts. Les citoyens étaient considérés comme suffisamment matures pour respecter la ‘distanciation sociale’, mesure unanimement reconnue comme efficace. En revanche, à peine 5% des Suédois portent un masque buccal.

EPA-EFE/Johan Nilsson/TT

De nombreux membres du monde médical regardaient avec indignation la manière dont la Suède gérait l’épidémie. Aujourd’hui, cependant, il y a des signes positif: le pays serait en train de battre le Covid-19 par l’immunité de groupe, plutôt que par le confinement. Cela reste toutefois à prouver sur la longueur.

Les cas confirmés de Covid-19 et les décès dus au virus sont restés faibles et stables ces dernières semaines. Ceci alors que presque tous les autres pays européens sont confrontés à une résurgence du virus.

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De plus en plus d’indications d’immunité de groupe en Suède

Kim Sneppen, professeur de biocomplexité à l’Institut Niels Bohr de Copenhague, a déclaré plus tôt cette semaine qu’il était prouvé que les Suédois étaient en partie immunisés contre le Covid-19. ‘En plus d’autres mesures que les autorités ont prises pour empêcher une nouvelle propagation du virus, la maladie semble être contenue.’

Søren Riis Paludan, qui enseigne la biomédecine à l’Université d’Aarhus, pense également qu’il y a de plus en plus de preuves que la stratégie suédoise, qui a poursuivi un développement contrôlé de l’immunité, a été la bonne. ‘Malheureusement, ils n’étaient pas suffisamment préparés au début de l’épidémie, ce qui a coûté de nombreuses vies humaines.’ Près de la moitié des décès suédois au premier semestre ont été enregistrés dans des maisons de retraite.

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Mais dès avril, Giesecke a appelé le Covid-19 ‘une maladie bénigne semblable à la grippe. Les gens qui meurent aujourd’hui seraient morts autrement peu de temps après. Imaginez si nous ne connaissions pas la grippe et qu’elle se manifestait soudainement. Ensuite, nous aurions exactement la même réaction. Mais chaque année, ces personnes meurent également de la grippe, qui n’auraient pas eu longtemps à vivre de toute façon. Alors oui, leur vie sera écourtée de quelques mois et ce n’est pas sympa.’

Il a également été révélé mercredi que le Premier ministre britannique Boris Johnson avait demandé à l’épidémiologiste d’État suédois Anders Tegnell – l’homme derrière la stratégie Covid-19 de son pays – des conseils sur la lutte contre le virus.

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