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L’agence S&P lance un avertissement : les ventes immobilières en Chine pourraient chuter de 30 %, ce qui serait pire qu’en 2008

L’agence S&P lance un avertissement : les ventes immobilières en Chine pourraient chuter de 30 %, ce qui serait pire qu’en 2008
Getty Images

L’analyste boursier S&P prévient que les ventes de biens immobiliers en Chine pourraient chuter de 30 % cette année. C’est deux fois plus que les prévisions précédentes et ce serait une baisse plus importante qu’en 2008, où les ventes ont diminué de 20 %.

La crise immobilière imminente en Chine menace d’atteindre un nouveau pallier. Un nombre croissant de Chinois ne seraient plus disposés à payer leurs hypothèques tant que les centaines de projets inachevés dans lesquels ils ont investi ne seront pas enfin terminés. Cela représenterait un total de 974 milliards de yuans (142 milliards d’euros), soit 2,5 % de l’ensemble des prêts hypothécaires en Chine.

En Chine, la plupart des logements sont vendus avant d’être achevés, ce qui constitue immédiatement une source importante de liquidités pour les promoteurs. Toutefois, de nombreux promoteurs, dont le célèbre titan de l’immobilier Evergrande, ont connu des problèmes financiers ces dernières années, après que Pékin ait pris des mesures contre leur forte dépendance à l’égard de la dette pour poursuivre leur croissance.

Aujourd’hui, la crise des prêts hypothécaires menace d’anéantir complètement la confiance dans le marché. Avec des acheteurs qui refusent de payer, les promoteurs qui sont déjà dans une situation difficile risquent de se retrouver dans un gouffre financier encore plus profond. Le malaise pourrait même s’étendre à des entreprises plus saines « si la situation n’est pas maîtrisée », a confié Esther Liu, directrice de l’agence de notation S&P Global Ratings, à CNBC dans une interview.

Le gouvernement soutient les prix

Le gouvernement chinois veut tout faire pour éviter un scénario catastrophe. Il encourage les banques à soutenir les promoteurs afin que les maisons puissent encore être achevées. « Les maisons sont là pour y vivre, pas pour spéculer », est une phrase qui a été prononcée plus d’une fois par le président Xi Jinping.

Mais selon M. Liu, ce soutien gouvernemental pourrait ne pas suffire à maîtriser la crise. « La situation évolue dans la mauvaise direction », a-t-elle indiqué.

Pas de crise financière systémique en vue

Bien que les conditions sur le marché immobilier chinois ne soient pas particulièrement roses en ce moment, les analystes de S&P soulignent que ces « grèves hypothécaires » ne provoqueront pas de crise financière systémique à l’horizon.

Après tout, le soutien de l’État ne provoquerait pas un effondrement total du prix de l’immobilier. Selon les projections de S&P, il ne pourrait baisser « que » d’environ 6 à 7 % cette année, après quoi le marché se stabiliserait l’année prochaine.

Et même cette baisse n’affecterait pas l’ensemble de l’économie chinoise, bien que quelque 25 % du produit intérieur brut (PIB) du pays soit « directement ou indirectement » lié à l’immobilier, selon l’agence S&P. Liu dit que seule « une partie » de ces 25 % se trouve dans la zone de danger.

(JM)

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