Après la mort de ses 33 soldats près de la ville d’Idlib en Syrie, la Turquie a décidé de couper provisoirement l’accès aux réseaux sociaux. La situation a finalement été rétablie durant l’après-midi, a repéré le site spécialisé Netblock.org.
La Turquie a subi sa plus grosse perte d’hommes depuis qu’elle s’est engagée en Syrie en 2016. Le régime d’Erdogan soutient les rebelles syriens contre le régime de Bachar Al-Assad, lui-même soutenu par l’aviation russe.
C’est une frappe aérienne qui a retiré la vie aux 33 soldats turcs dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 février. Ces soldats cherchaient refuge à Balyoun non loin d’Idlib, après l’attaque de leur convoi. La Turquie dit avoir répliqué par d’autres frappes et aurait neutralisé ‘309 soldats’ du régime syrien.
Mais la Turquie a aussi coupé l’accès aux réseaux sociaux à sa propre population, a signalé NetBlocks.org. Pendant plusieurs heures, Facebook, Twitter, Instagram ou encore Messenger n’étaient plus disponibles alors que les premières informations sur l’attaque arrivaient. L’accès a été rétabli dans le milieu de l’après-midi, explique encore la plateforme.
Les principaux fournisseurs d’accès à internet ont été touchés mais à des degrés divers. Notamment Türk Telekom, Turkcell ou encore Vodafone.
Coup d’Etat
Cette coupure n’est pas sans rappeler ce qui s’était passé durant l’été 2016 quand le régime d’Erdogan a subi un coup d’État. Outre les immenses purges dans l’armée et les professions intellectuelles, ce coup d’État avorté a mené à des lois qui permettent à Ankara d’agir comme bon lui semble sur l’accès à internet. Le tout au nom de la sécurité nationale.
Rappelons que l’Europe, les États-Unis ou encore l’ONU ont tous condamné sévèrement ce genre de pratiques. Ironie du sort, Erdogan demande maintenant de l’aide aux Occidentaux, non sans brandir son arme ultime: la fin du pacte migratoire signé en 2016 entre l’UE et la Turquie.
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