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La tech belge tire la sonnette d’alarme après le déménagement de Collibra aux Pays-Bas : « Il est urgent de renforcer notre position concurrentielle »

La tech belge tire la sonnette d’alarme après le déménagement de Collibra aux Pays-Bas : « Il est urgent de renforcer notre position concurrentielle »
Felix Van De Maele, de CEO van Collibra – foto Collibra

La délocalisation aux Pays-Bas, pour des raisons fiscales, de l’entreprise bruxelloise, spécialisée dans la collecte de données, Collibra, a provoqué une onde de choc dans le monde technologique belge. « Le gouvernement doit de toute urgence moderniser son approche fiscale à l’égard des start-ups et des entreprises en pleine croissance », peut-on lire.

Pourquoi est-ce important ?

La Belgique obtient un score modéré dans les classements mondiaux en tant que centre de nouvelles technologies. Si même les entreprises locales regardent ailleurs, attirer des talents et des entreprises étrangères devient une tâche désespérée.

Dans l’actualité : « La fierté technologique belge Collibra se déploie aux Pays-Bas », titrait De Tijd mercredi. La société de Felix Van de Maele se place sous la tutelle d’une société de holding néerlandaise de premier plan pour des raisons fiscales. Le spécialiste du Big Data est considéré comme la plus grande perle technologique belge de ces dernières années, même si M. Van de Maele dirige l’entreprise en pratique depuis New York.

L’essentiel : la nouvelle structure juridique a peut-être à voir avec une vieille douleur : le traitement fiscal des stock-options.

  • Les options d’achat d’actions sont une forme de rémunération courante dans le monde technologique mondial. Elles permettent de garder les talents liés à l’entreprise et, en cas de succès, de partager sa croissance ultérieure.
  • Sauf que le régime belge est compliqué et qu’il est également dissuasif : les options sont essentiellement imposées au moment de leur émission, plutôt que lorsqu’elles sont exercées ultérieurement. Pour le bénéficiaire, ce n’est pas très intéressant : il doit payer des impôts immédiatement sans aucune garantie que ses options vaudront beaucoup plus tard.

Les réactions : sur LinkedIn, les réactions à la relocalisation pleuvent.

  • « L’une des seules licornes (entreprises technologiques valant plus d’un milliard de dollars, ndlr) que nous avons, a déménagé aux Pays-Bas. Si notre politique a besoin d’un coup de semonce, je pense que c’est celui-là », écrit Tanguy Goretti, cofondateur de la société de vélos Cowboy. « Dans le monde de la technologie, la guerre des talents est mondiale. Si nous n’avons pas les mêmes avantages que nos voisins, nous ne les rattraperons jamais. Nous devons être en mesure de rivaliser avec les salaires et les stock-options. »
  • « C’est un signe révélateur », convient Frederik Tibau, expert en numérique chez Agoria, une société de parapluie technologique. Il établit également un lien avec l’élimination progressive et imminente du régime de droits d’auteur favorable aux développeurs de logiciels. « Au lieu de revoir notre régime de stock-options, le régime fiscalement avantageux pour les développeurs de logiciels est progressivement supprimé en Belgique. Il est temps de se réveiller et de se regarder dans la glace, chers décideurs politiques ! ».
  • Lorenz Bogaert, entrepreneur technologique, souligne la différence entre les parts des fondateurs, qui ne sont pas soumises à l’impôt sur les plus-values, et le régime peu attractif des stock-options. « La solution est simple : un impôt sur les gains en capital pour tous. Et pas d’impôt au moment de l’attribution des options, mais au moment de leur exercice. »
  • La plateforme technologique Syndicate One a réagi à la décision de Collibra avec déception. « L’écosystème belge des startups a besoin de tout le soutien possible pour acquérir et maintenir un avantage concurrentiel, et une politique solide en matière de stock-options est l’un des éléments les plus cruciaux pour cela. »

(fjc)

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