Dans la lutte contre les forces d’invasion de la Russie, l’armée ukrainienne peut compter sur des « drones tueurs » de Turquie. Dans la guerre qui dure déjà depuis 12 jours, les Bayraktar TB2 ont déjà démontré leur utilité en arrêtant (et en faisant exploser) divers chars, véhicules blindés ou convois russes.
Le père spirituel de ces drones est Selçuk Bayraktar, directeur technique de la société turque Baykar (et gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan). La société a été fondée par Özdemir Bayraktar. Après sa mort, elle a été dirigée par les trois frères Selçuk (CTO), Haluk (CEO) et Ahmet (CFO). C’est principalement le directeur technique qui a été à la base du développement des drones tueurs.
Sous la direction du trio, l’entreprise a déjà produit quatre avions sans pilote différents, dont le TB2, qui est produit en série et est donc relativement bon marché pour être acheté en grandes quantités.
Mais avec une envergure de douze mètres et un coût d’un million de dollars, il semble peu probable que le drone soit un jour vendu au grand public. Sans parler de ses capacités de combat. Ce dernier fait que le drone est recherché par les régimes du monde entier, notamment ceux qui se trouvent régulièrement en conflit.
L’Azerbaïdjan, l’Éthiopie, la Libye, la Pologne et le Qatar, entre autres, ont déjà acheté des drones Bayraktar. La Turquie, le pays d’origine, utilise également le drone, et l’entreprise compte également l’Ukraine comme client important. Une vingtaine de drones TB2 sont actuellement actifs en Ukraine, mais leur nombre exact est inconnu. Toutefois, l’Ukraine a déjà commandé environ 50 unités supplémentaires.
Il faut le dire : dans de nombreux domaines, le TB2 ne se distingue pas de la concurrence. Ce drone n’appartient même pas à la classe supérieure des drones de combat, où les General Atomics MQ-9 Reaper et SkyGuardian américains règnent en maîtres. Le TB2 est relativement petit, ne peut transporter que 150 kilogrammes de missiles et vole à une vitesse de croisière de 130 kilomètres par heure. Après 150 kilomètres, il tombe en panne de carburant et rentre chez lui.
Malgré tout, Baykar a déjà vendu 257 drones TB2 dans le monde. Cela montre que les drones présentent des avantages qui, dans 257 cas, l’emportent même sur les inconvénients:
- En termes militaires, les drones sont vraiment bon marché. La perte d’un drone, ce dont l’Ukraine a fait l’expérience à plusieurs reprises ces derniers jours, est sans comparaison face au crash d’un avion de chasse.
- Il y a aussi le coût humain : l’utilisation d’avions de chasse peut être fatale pour les pilotes, mais aussi pour les passants si l’avion s’écrase. Le drone est contrôlé depuis la terre ferme par trois hommes dans un centre de commande mobile. De cette façon, les « pilotes » ne courent que peu ou pas de danger et, en raison de la taille relativement petite du drone, l’impact sera également beaucoup plus faible si l’un d’eux s’écrase.
- Dernier point, mais très important : la capacité de l’arme. Le Bayraktar TB2 peut être équipé de quatre missiles, qui sont envoyés vers leurs cibles à l’aide de la technologie laser. Au cours des douze derniers jours, mais aussi auparavant en Azerbaïdjan et en Syrie, ces missiles ont démontré leur efficacité à détruire des véhicules. En Ukraine, les drones ont joué un rôle important pour stopper l’avancée russe, notamment en détruisant en partie le convoi de 60 kilomètres qui se dirigeait vers Kiev.
Le TB2 montre qu’il est avant tout une arme efficace et bon marché pour une armée relativement peu équipée. Baykar espère bientôt fournir une arme encore plus redoutable avec le Bayraktar TB3, qui est actuellement en cours de développement.