NewB a réussi son pari: la banque participative a pu récolter 35 millions d’euros. Plusieurs acteurs institutionnels ont décidé de lui donner un coup de pouce. Dans le cas de la Région wallonne, cela s’est fait contre l’avis de la Société Régionale d’Investissement de Wallonie.
35 millions d’euros et entre ‘80.000 et 90.000 coopérateurs’. Pour devenir une vraie banque, NewB doit encore convaincre la Banque nationale (BNB) et la Banque centrale européenne (BCE). Mais entre-temps, la banque qui se veut ‘éthique et responsable’ fait face à de nombreuses critiques.
Viabilité du business plan, prise de risques des coopérateurs, projet à perte… La banque participative, si elle fait bouger les lignes, doit faire face à une certaine hostilité croissante. D’abord, les critiques émanaient du nord du pays, elles se sont maintenant généralisées.
Parmi les milliers de coopérateurs, on retrouve des universités, des ONG et les Régions wallonne et bruxelloise. Bruxelles, sous l’impulsion des écologistes, a franchi le pas en premier, en promettant une somme pouvant aller jusqu’à un million d’euros. La Région wallonne a fait de même un peu plus tard, dans un gouvernement quelque peu différent puisque agrémenté du MR.
Mais ce jeudi matin, on apprend dans La Libre que la promesse de 400.000 euros n’a pas du tout été soutenue par la Société Régionale d’Investissement, sorte de bras financier de la Région.
Une analyse avait même été commandée et faisait part de nombreuses ‘faiblesses économiques et financières’. Interrogée à ce sujet, le cabinet de la ministre Christie Morreale (PS), en charge de l’économie sociale, a quelque peu botté en touche. Il s’agissait avant tout de soutenir ‘un élan citoyen (…), ce qui n’impliquait pas de la part du gouvernement de valider le business model.’
Critiques en chaîne
Voilà qui devrait alimenter le moulin à critiques. Pour certains banquiers et observateurs, le projet NewB est surtout un projet idéologique qui ne s’inscrit pas dans la réalité bancaire. Pour la SRIW d’ailleurs, les perspectives de rendements seraient d’ailleurs ‘inexistantes’ et les produits NewB ne présentent aucun avantage concurrentiel par rapport aux autres banques. Sans oublier la baisse directe de la valeur des parts des nouveaux coopérateurs, ce qui n’a pas toujours été bien perçu au départ.
Reste que certains coopérateurs resteront sourds devant les critiques. Car pour eux, le plus important n’est finalement pas le rendement. Ils veulent simplement que les banques fassent un bon usage de leur argent.
Mais de là à perdre de l’argent, c’est une autre question. NewB va devoir rapidement calmer les esprits et démontrer sa raison d’être et sa viabilité.