Garder son temps plein, mais prester ses heures en quatre jours plutôt qu’en cinq : non seulement c’est possible, mais ça séduit de plus en plus de gens, travailleurs comme entreprises.

Le contexte : grâce au deal pour l’emploi, les travailleurs peuvent depuis la fin de l’année 2022 prester leur semaine de travail à temps sur quatre jours tout en conservant leur salaire. Bien sûr, ça n’est pas une décision qu’ils peuvent prendre seul. La demande, qui doit être introduite par le travailleur, peut être acceptée ou refusée par l’employeur. Mais le concept gagne en popularité.

Un temps plein sur quatre jours

• Le prestataire de services en matière de ressources humaines Acerta a étudié la situation de 40.000 employeurs occupant 390.000 travailleurs à temps plein. Parmi celles-ci, le nombre de personnes ayant demandé (et obtenu) la semaine de quatre jours a bondi de +56,5 % depuis le début de l’année.
• Aujourd’hui, environ un travailleur à temps plein sur 130, soit 0,8%, a fait le choix de prester ses heures sur quatre jours au lieu de cinq. Le système a été adopté par 1,9% des employeurs, soit un sur 50, environ.
• Celui-ci a surtout gagné en popularité auprès des employés : +106,5 % depuis le début de l’année. Ce qui les porte au même nombre que les ouvriers, qui avaient pris de l’avance, mais pour qui la hausse est bien moins marquée en 2023 : +9,8 %

« Comme pour toutes les nouveautés, il fallait s’attendre à ce que la semaine de travail à temps plein de quatre jours prenne un certain temps pour se généraliser. Les employeurs et les travailleurs ont d’abord dû se familiariser avec l’idée et ses avantages potentiels. Le fait que ce régime ait été appliqué plus rapidement chez les ouvriers que chez les employés peut s’expliquer car la version limitée qui précédait le deal pour l’emploi se concentrait principalement sur les ouvriers. »

Olivier Marcq, expert juridique d’Acerta Consult

Surtout les grosses entreprises

Plus l’entreprise est grande, plus elle passe aisément au système de temps plein sur quatre jours, note aussi Acerta.

• Si à l’échelle nationale seulement 1,9% des employeurs l’appliquent, c’est le cas de 10,9% des entreprises de 200 à 499 travailleurs.
• Ce chiffre monte même à 16,5% pour les firmes qui comptent plus de 500 temps pleins.

« Il est logique que le régime soit surtout adopté par les grandes entreprises, car il peut s’avérer plus facile pour elles d’assurer la continuité. Le fait qu’elles soient mieux parées pour gérer ce régime sur le plan administratif peut également jouer un rôle. En effet, l’adoption de la semaine de travail à temps plein de quatre jours n’est valable que pour six mois à chaque fois, et peut éventuellement être renouvelée par la suite. »

Olivier Marcq, expert juridique d’Acerta Consult