Ce jeudi 21 juillet, tous les regards seront tournés vers la Russie. C’est en effet à cette date que le gazoduc Nord Stream 1 devrait reprendre du service après 10 jours de fermeture pour maintenance. Or, la question est de savoir si Moscou va bel et bien reprendre le transport de gaz naturel vers l’Europe et, si c’est le cas, dans quelles conditions.
La couverture médiatique des festivités organisées en l’honneur de la fête nationale belge risque d’être quelque peu éclipsée par un sujet plus brûlant. Le 21 juillet marquera en effet la date à laquelle la relance du gazoduc Nord Stream 1 devrait reprendre. Après une pause de 10 jours pour des travaux de maintenance, le géant gazier russe Gazprom devrait en effet normalement reprendre les livraisons de gaz naturel russe vers l’Allemagne ce jeudi ou vendredi. Or, les politiques et autres analystes sont de plus en plus nombreux à craindre que le président Vladimir Poutine puisse utiliser le redémarrage de Nord Stream 1 comme moyen de pression sur l’Europe pour se venger de son soutien à l’Ukraine et des sanctions à son encontre.
Des conséquences terribles
Le retardement plus ou moins important du redémarrage du gazoduc aura forcément un impact sur le vieux continent. Les différents pays européens, l’Allemagne en particulier, ne seront en effet pas en mesure de poursuivre le remplissage de leur stock de gaz naturel, ce qui pourrait les mettre dans une situation délicate lors de l’hiver prochain.
Dans le cas de l’Allemagne, le pays européen le plus dépendant du gaz russe, la non-reprise de Nord Stream 1 pourrait être catastrophique, car s’il ne parvient pas à sécuriser suffisamment de gaz naturel, le pays pourrait être contraint de fermer des pans importants de son économie dans les mois à venir. Or, l’Allemagne est l’un des centres de fabrication les plus importants au monde. Si elle est fortement touchée, cela aura forcément des conséquences en dehors de ses frontières. Son économie, la plus importante d’Europe, sombrerait certainement dans une profonde récession, ce qui aura des conséquences pour les investisseurs mondiaux.
Quatre scénarios possibles
Il n’est tout simplement pas possible de prédire les actions de la Russie. Les incertitudes quant à ses projets vis-à-vis de Nord Stream 1 sont trop importantes. Et la reprise ou non des livraisons n’est pas la seule interrogation dans cette affaire. Le débit sera-t-il le même qu’avant la fermeture du gazoduc ? Ou doit-on s’attendre à des flux encore inférieurs? Plusieurs scénarios sont possibles. CNBC en a listé 4.
- Scénario 1, le préférable et le moins probable : le géant gazier russe Gazprom relance tout bonnement le gazoduc Nord Stream 1 à pleine capacité.
- Conséquence : les actions américaines et européennes se ressaisissent, l’euro se stabilise voire augmente et les écarts de crédit se rétrécissent.
- Scénario 2, l’acceptable et le statu quo : les livraisons de gaz reprennent à des débits similaires ou inférieurs à ceux d’avant les travaux de maintenance.
- Résultat : les actions fluctuent en fonction du débit, mais les marchés restent dans l’ensemble nerveux.
- Scénario 3, le sombre, mais avec de l’espoir : Nord Stream 1 reste à l’arrêt cette semaine, mais des signes indiquent qu’il pourrait se remettre en route prochainement.
- Les actions et l’euro continuent de baisser, les crédits et les actions bancaires vacillent.
- Scénario 4, le pire : les livraisons ne reprennent pas et aucun signe ne suggère une reprise prochaine.
- Les actions chutent à l’échelle mondiale, l’euro poursuit sa chute et le crédit est touché. Les valeurs bancaires sont fortement vulnérables. L’Europe manquera de gaz cet hiver, un rationnement sera inévitable.
Il faudra malheureusement patienter jusqu’au 21 juillet pour découvrir vers quel scénario nous nous dirigeons. Dans tous les cas, cela aura des répercussions importantes – positives ou négatives – dans toute l’Europe et même au-delà.