« Le gouvernement a fait preuve de courage politique en prenant des mesures pour réformer les pensions. Les mesures contenues dans l’accord de coalition sont un pas dans la bonne direction, mais la mise en œuvre aurait pu être plus décisive, plus rapide et avec des mesures transitoires plus courtes. D’autres réformes restent donc nécessaires », a déclaré Colin Sanders, Longevity expert chez NN. Il évalue la réforme des pensions dans l’accord de coalition.
Travailler plus longtemps est nécessaire et logique
L’accord de coalition maintient l’âge de la retraite à 67 ans en 2030, mais lie l’acquisition des droits à pension à des conditions de carrière plus strictes. Aujourd’hui, nous travaillons en moyenne 34,5 ans pour bénéficier de 24 ans de retraite (Eurostat, 2022). Beaucoup de réformes visent des conditions de carrière de 30 ou 35 ans. La différence est minime. La mesure ne changera pas grand-chose pour ceux qui travaillent effectivement. Un pas dans la bonne direction est que ceux qui travaillent plus longtemps, comme de nombreux travailleurs indépendants, recevront une pension plus élevée. À long terme, cependant, la seule conclusion logique est de remplacer complètement l’âge de la retraite par les années de carrière.
Une place plus importante pour le deuxième pilier, mais avec des incertitudes sur l’EIP
L’accord de coalition stipule clairement que la pension légale sert à fournir un niveau de base de sécurité sociale. La responsabilité d’une pension confortable est transférée à l’épargne individuelle et à la pension complémentaire. Toutefois, l’importance du deuxième pilier doit être mieux connue. Les pensions complémentaires devraient être un complément structurel à la pension légale. Cela nécessite un cadre fiscal stable et clair, où – comme pour les pensions légales – les droits acquis et les réserves restent intacts.
Harmonisation des systèmes de pension : un pas en avant, mais trop lent
Des mesures sont prises pour harmoniser les différents systèmes de pension, mais l’introduction de nombreuses réformes n’est prévue qu’à partir de 2027, avec une période de mise en œuvre extrêmement longue pour les pensions de la fonction publique. Certaines mesures ne seront même pas pleinement mises en œuvre avant 2062. Même après cela, certains groupes professionnels, comme les enseignants, continuent à travailler moins longtemps que le reste de la population. Cela crée des inégalités.
Il faut mettre davantage l’accent sur les carrières durables
La durabilité des carrières doit faire l’objet d’une plus grande attention à l’avenir. Chez NN, nous prônons depuis longtemps le modèle de longévité flexible, qui permet de faire une pause ou de prendre une mini-retraite au cours de sa carrière pour se ressourcer. Le temps pris est ensuite rattrapé plus tard dans la carrière. Il s’agit là d’une approche plus pratique et plus réaliste d’une carrière plus longue.
Des paramètres plus stricts sont nécessaires
Les mesures pèsent encore trop lourdement sur la génération des moins de 45 ans. Nous nous attendions à une interprétation plus stricte des réformes, avec une répartition plus équitable de la charge entre les générations. La mise en œuvre aurait également pu être plus rapide. Pourquoi attendre 2027 ?
En outre, la définition de « proche de la retraite » est trop large. Il est raisonnable de ne pas imposer de réformes aux personnes qui prennent leur retraite dans les trois à cinq ans, mais aujourd’hui, trop de personnes sont encore épargnées à partir de 55 ans. Cela entraîne une inégalité entre les générations et transfère de plus en plus de responsabilités aux jeunes générations.
Conclusion
La réforme des pensions est un pas dans la bonne direction, mais d’autres réformes sont inévitables. En 2029 – ou peut-être même avant – nous nous attendons à un nouveau durcissement. Le gouvernement devra communiquer clairement la nécessité, l’équité et l’efficacité de l’accord sur les pensions pour que tous tirent à la même corde.
Colin Sanders est Longevity expert chez le fournisseur de services financiers NN.