La pénurie sur le marché de l’emploi entraîne un pic du nombre de ruptures de contrat

La pénurie de main-d’œuvre actuelle sur le marché de l’emploi entraîne un pic du nombre de ruptures de contrat. Celles-ci ont ainsi été 17% plus nombreuses durant les neuf premiers mois de l’année qu’avant la crise du coronavirus et 27% plus nombreuses qu’en 2020, ressort-il mardi d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta des données de 260.000 travailleurs. Dans sept cas sur dix, c’est le travailleur ou la travailleuse qui prend (ou est impliqué dans) la décision. Seules 17,5% des ruptures viennent uniquement de l’employeur.

La pénurie sur le marché de l’emploi semble avoir poussé les Belges à chercher un autre travail, peut-être plus adapté, après le coronavirus et les entreprises à attendre plus longtemps avant de procéder à des licenciements, analyse Acerta.

En 2020, la crise du coronavirus avait provoqué un certain attentisme sur le marché de l’emploi. Les Belges étaient moins enclins à quitter leur emploi en raison de l’incertitude économique. Quant aux entreprises, elles avaient limité le nombre de licenciements grâce au filet de sécurité du chômage temporaire. Les résiliations de contrats à durée indéterminée avaient dès lors été 8% moins nombreuses qu’avant la crise.

La situation est donc aujourd’hui tout autre. La hausse du nombre de ruptures de CDI n’équivaut cependant pas à une augmentation des licenciements, mais bien à davantage de mouvements sur le marché de l’emploi, précise le spécialiste RH. Un départ sur trois (33%) intervient unilatéralement à l’initiative du travailleur ou de la travailleuse. Dans 35% des cas, ce dernier et son employeur se séparent d’un commun accord. Si l’on ajoute les fins de contrat pour départ à la pension ou RCC (tous deux avec la participation du l’employé), il apparaît clairement que le travailleur est à l’origine de la décision (ou y a participé) dans plus de sept ruptures sur dix. Dans 17,5% des cas seulement, le licenciement était purement à l’initiative de l’employeur.

Ce sont surtout les jeunes qui mettent eux-mêmes fin à leur contrat fixe. Les travailleurs sont le plus à l’origine de la rupture de la relation de travail dans les tranches d’âge des 25-30 ans (45,6%) et des 30-45 ans (43%), des chiffres nettement supérieurs à la moyenne de tous les âges confondus (33%). Les travailleurs et travailleuses en fin de carrière prennent moins l’initiative de mettre fin à leur contrat. Enfin, au cours des neuf premiers mois de 2021, ce sont surtout les personnes possédant entre un an et trois ans d’ancienneté qui ont été les plus nombreuses à démissionner (41,7%).

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