La nouvelle destination trendy : Tchernobyl

De plus en plus de touristes se pressent pour visiter Tchernobyl, une ville d’Ukraine située à environ 110 kilomètres au nord de Kiev, théâtre d’une catastrophe nucléaire majeure. Compteur Geiger à la main, ils se rendent dans la zone d’exclusion, qui englobe le site de l’ancienne centrale nucléaire, où le 4e réacteur a explosé le 26 avril 1986, libérant un énorme nuage radioactif qui a contaminé une grande partie de l’Europe.

L’année dernière, près de 50 000 personnes se sont rendues sur le site de la catastrophe de Tchernobyl, soit 35 % de plus qu’en 2016. 70 % de ses visiteurs étaient des étrangers.

L’émergence d’une industrie touristique

Une industrie touristique s’est donc développée autour de ce thème. Il est possible de passer quelques nuits dans des hôtels simples ou des auberges de jeunesse proches de la centrale nucléaire. Des agences de voyage proposent des tours du site d’une durée de 1 à 7 journées, facturées entre 25 et 650€.

Selon Go2Chernobyl.com, l’une d’entre elles, l’engouement serait venu après le 30e anniversaire de la catastrophe en 2016, ainsi que l’installation d’un énorme sarcophage de métal visant à réduire les radiations, que les médias ont largement évoqués. Le public a compris qu’il était désormais possible de visiter Tchernobyl sans prendre trop de risques. « Un séjour d’une journée dans la zone vaut 2 heures de vol au-dessus de l’océan Atlantique en termes de dose de radiations absorbées », explique Victor Kharchenko, le patron de cette agence de voyage.

Après la découverte du site, les visiteurs doivent subir des contrôles de radiations. Chacun d’eux doit se tenir dans un dosimètre pour s’assurer que le niveau de rayonnement qu’ils ont absorbé n’est pas dangereux.

Les incontournables du site

Le gigantesque sarcophage qui recouvre le réacteur numéro 4 est un incontournable de la visite, comme la découverte des poissons-chats géants qui vivent dans les anciennes piscines de refroidissement, et la « forêt rouge », qui doit cette couleur à l’absorption massive des radiations par les aiguilles de pin.

© © EPA-EFE/Stepan Franko

Pendant les opérations de nettoyage, ces arbres ont été abattus et ensevelis, mais même encore aujourd’hui, la zone demeure l’un des endroits les plus contaminés de la planète, et lorsque le car y passe, les compteurs Geiger se mettent à sonner frénétiquement.

Pripyat, la ville fantôme

Enfin, les touristes sont amenés à Pripyat, la ville fantôme où résidait autrefois la majorité des travailleurs de la centrale, distante de 3 km de la centrale nucléaire. La quasi-totalité de ses 50 000 habitants avait été évacuée définitivement le lendemain du désastre. On peut encore y voir les ruines des écoles, d’un parc d’attractions (notre photo), et de quelques immeubles engloutis par la végétation qui reprend peu à peu ses droits.

Bientôt un nouveau Tchernobyl ?

Quatre centrales nucléaires sont encore exploitées de nos jours en Ukraine. Elles auraient dû être stoppées, ou modernisées, car elles sont vétustes, mais elles tournent à plein régime. Selon des analystes d’Energy Research & Social Science (ERSS), il y a même 80 % de probabilité qu’un « accident grave » se produise dans l’une de ces centrales d’ici 2020.

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