On le sait, le réchauffement climatique est susceptible d’engendrer de nombreuses catastrophes naturelles. En Alaska, la fonte des glaces pourrait provoquer un important tsunami. Et il pourrait surgir très prochainement.
Le Guardian a mis en lumière le rapport alarmant rendu par un groupe de quatorze scientifiques. Pour eux, l’Alaska risque d’être très prochainement touché par un mégatsunami.
En fondant, le pergélisol (aussi connu sous le nom de ‘permafrost’ en anglais) rend les montagnes qui reposent sur lui instables. À terme, cela pourrait mener à un glissement de terrain, qui provoquerait à son tour un tsunami, lequel s’abattrait sur des côtes. Le danger est réel, car les zones côtières à risque sont peuplées et touristiques.
Inquiétudes autour du fjord Barry Arm
Le fjord Barry Arm, par où passent de nombreux bateaux de croisière, inquiète particulièrement les scientifiques. Un glissement de terrain y a commencé au début du siècle dernier. On constate désormais que celui-ci s’est gravement accéléré ces dix dernières années. En cas d’éboulement majeur, une vague de plusieurs centaines de mètres pourrait se former. C’est ce qu’on appelle un mégatsunami. Il emporterait les navires aux alentours et submergerait la petite ville touristique de Whittier.
Pour les scientifiques, un tel glissement de terrain peut ‘possiblement’ se produire dans les douze prochains mois. Et il se déclenchera ‘probablement’ dans les vingt prochaines années.
‘Lorsque le climat change, le paysage prend du temps pour s’adapter. Si un glacier se détache très rapidement, il peut emmener avec lui les pentes environnantes par surprise – au lieu de s’adapter progressivement, elles peuvent s’effondrer et créer une catastrophe’, alerte le géologue Bretwood Higman, qui a étudié la région.
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Des prévisions encore imprécises
Si les scientifiques avancent qu’un mégatsunami surviendra probablement dans moins de vint ans en Alaska, ils ne peuvent pas encore donner sa date précise avec certitude. Et c’est ce sur quoi ils travaillent.
Afin de livrer des prévisions plus précises, ils envisagent de placer des capteurs sur les pentes les plus à risque. Ils obtiendraient des données sur leur reptation (leur lent mouvement vers le bas) et pourraient deviner plus facilement lorsqu’un important glissement de terrain est sur le point de se produire.
Lors du siècle dernier, 10 des 14 tsunamis les plus importants se sont produits dans des zones montagneuses glaciaires.
En 1958, un glissement de terrain dans la baie de Lituya, en Alaska, avait provoqué une vague de 524 mètres – le plus grand tsunami jamais observé à ce jour. Ce mégatsunami avait dévasté la végétation sur l’un des flancs jusqu’à 525 mètres. Fort heureusement, grâce à la géographie de la baie, il ne s’était pas propagé à l’océan Pacifique. La gigantesque vague n’avait provoqué la mort que de quelques personnes, qui se trouvaient à bord des bateaux.