La semaine dernière, l’agence de notation Standard & Poor a dépouillé la Finlande de sa précieuse cote de crédit AAA en raison de « sa perte de part de marché mondial dans le secteur des TIC et la réduction structurelle de ses importantes activités dans le secteur forestier ».
Mais dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre finlandais Alexander Stubb a désigné les vrais coupables de la dégradation de son pays : l’iPhone d’Apple et l’iPad d’Apple.
Nous avons eu deux champions du monde, mais ils sont redescendus du podium. (…) D’une façon un peu paradoxale, je pense que l’on peut dire que l’iPhone a tué Nokia, tandis que l’iPad a tué l’industrie papetière finlandaise, mais nous ferons notre retour ».
Avant l’introduction de l’iPhone en 2007, Nokia avait atteint une valeur de 150 milliards de dollars, et entre 1998 et 2007, le géant de la téléphonie a été à l’origine d’un quart de la croissance finlandaise, de 30% des dépenses en R&D du pays, et de 20% de ses exports, une prédominance économique unique dans le monde. La société assurait également à elle seule 20% des recettes de l’impôt société du pays, avec 1,3 milliards d’euros.
Mais lorsque Microsoft a racheté Nokia l’année dernière pour 5,4 milliards d’euros, sa capitalisation boursière ne représentait plus qu’un quart.
Une tragédie semblable s’est produite dans le secteur de l’industrie papetière. La valeur des actions de Stora Enso a presque été réduite de moitié au cours des cinq dernières années. L’une des explications est l’adoption des tablettes et des liseuses électroniques, qui ont conduit à une baisse de la consommation de papier.
Blâmer l’iPad semble donc un peu injuste, en particulier de la part d’un premier ministre qui ne cache pas qu’il en possède une…
Could someone send me a link to the @BBCHARDtalk interview? One that works on an iPad in Finland. Much appreciated.
— Alexander Stubb (@alexstubb) 9 Octobre 2014
Pourtant Stubb n’a pas perdu confiance pour l’avenir de la Finlande. Il voit l’industrie forestière faire un « comeback » dans le domaine de la bio-énergie par exemple et selon lui, ce qui reste de Nokia est actuellement en phase de guérison.