Après s’est fait une place de choix auprès des consommateurs occidentaux grâce à des conditions de vente alléchantes et des remises à gogo, le site de vente chinois Temu pourrait bien être contraint de revoir sa copie.
Dans l’actualité : des fournisseurs chinois en colère ont manifesté dans les bureaux de Temu. En cause, les politiques de remboursement sans retour pour les clients occidentaux et les amendes qui leur sont infligées.
- Des centaines de fournisseurs de la plateforme chinoise Temu se sont rendus devant les locaux de la société pour manifester leur mécontentement.
- Au moins 80 d’entre eux ont réussi à pénétrer dans les locaux. Certains ont même atteint des étages réservés aux employés, rapporte Business Insider.
Réaction : Temu a reconnu les faits dans un communiqué :
« Ils étaient mécontents de la façon dont Temu a géré les problèmes après-vente liés à la qualité et à la conformité de leurs produits, contestant un montant de plusieurs millions de yuans (…) Ces commerçants ont refusé de résoudre les litiges par le biais de l’arbitrage normal et des voies légales prévues dans les accords de vente. »
Temu, dans un communiqué.
Des politiques écrasantes pour les commerçants
Zoom avant : En quelques mois seulement, Temu a réussi à se faire une place de choix auprès des consommateurs occidentaux grâce à une stratégie offensive sur les prix, permis grâce au dumping, mais aussi des conditions de retour souvent en faveur des acheteurs. Et c’est bien ça, le problème.
- Les vendeurs reprochent à Temu de leur imposer des amendes quand ils reçoivent des demandes de remboursement ou des plaintes.
- L’un d’entre eux a assuré avoir été condamné à une amende d’environ 410.000 dollars pour des remboursements et des plaintes de clients, lui faisant perdre presque tous ses bénéfices, selon le South China Morning Post.
- Ils lui reprochent également d’accepter de rembourser les clients tout en leur permettant de conserver les produits. Les acheteurs profitent alors du produit gratuitement.
- Des conditions de vente et de retour qui détruisent les profits des petits commerçants, assurent-ils.
« Les étrangers peuvent acheter des produits auprès de commerçants chinois, recevoir les marchandises et ne pas dépenser d’argent (…) Cela a essentiellement déplacé la pratique de l’achat à zéro dollar des États-Unis vers ici, obligeant les entreprises chinoises à fournir des marchandises aux étrangers gratuitement. »
Un blogueur du Hebei
Le début de la fin du succès ?
Ces manifestations – au moins deux en l’espace d’un mois – pourraient bien pousser le site de vente en ligne à se montrer moins généreux auprès des consommateurs occidentaux.
- La colère des vendeurs pourrait en effet contraindre la plateforme à revoir sa politique, afin de maintenir ses relations avec ses commerçants et ainsi répondre aux commandes des clients.
- D’autant plus qu’elle est désormais bien installée en Occident.
- Et bien que la concurrence soit rude sur le marché des sites de vente en ligne chinois, avec notamment le mastodonte Aliexpress, Temu pourra toujours compter – du moins pendant un temps – sur ses prix particulièrement bas pour y faire face.
- A contrario, les vendeurs ne manquent pas en Chine, de sorte que la société pourrait se tourner vers de nouveaux commerçants et délaisser ceux en colère. Mais on peut imaginer que la réputation de l’entreprise refroidisse les candidats potentiels.
Réaction : dans son communiqué, la société chinoise a assuré ne gagner aucun argent en infligeant des amendes à ses commerçants. « Si des amendes sont imposées, les bénéfices seront reversés aux consommateurs », a-t-elle précisé.