La différence entre être dans la ‘zone’ ou en dehors, démontrée en 10 secondes par un pianiste mondialement célèbre

On entend souvent des musiciens et des amateurs passionnés de musique dire que la musique leur permet d’échapper à ce monde et qu’ils peuvent s’y perdre totalement. S’il existe une preuve de cela, c’est bien le court film qui suit, un extrait du documentaire « The Art of Piano ».

Dans cette séquence, nous découvrons Glenn Gould, un pianiste célèbre dans le monde entier et interprète de Bach, jouer comme s’il était en transe. Il ne joue plus, il ne fait plus qu’un avec la musique.

Gould est en peignoir, assis sur une chaise basse dans sa maison de campagne canadienne. Par la fenêtre, on aperçoit son jardin. Il s’exerce à une partition de Bach, la joue au piano en l’accompagnant de sa voix de baryton. Il entre totalement dans la musique. 

Soudainement, il s’arrête et se lève sans raison apparente (1 min 37 sec), et pendant quelques secondes regarde par la fenêtre, mais l’on se rend compte qu’en fait il ne laisse pas le morceau de musique sortir de son esprit. Il retourne s’asseoir et reprend sans difficulté là où il s’était interrompu, mais cette fois avec une énergie renouvelée et une nouvelle inspiration. Il semble avoir découvert pendant ces quelques instants ce dont le morceau avait besoin. Cinq secondes plus tard, son interprétation atteint l’excellence et sa passion le fait évoluer de pianiste exceptionnel en génie musical.

La « zone »

Serait-ce l’état où l’esprit quitte le corps? Est-ce ce que les sportifs de haut niveau appellent la « zone »? Ce concept, élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, a été repris dans des domaines variés et nombreux, du sport à la spiritualité en passant par l’éducation et la séduction.

Des neurologues et psychiatres le définissent comme suit :

« Être concentré si fort dans un champ visuel précis, vous investir tellement dans ce à quoi vous vous occupez à ce moment précis que votre action et votre conscience se confondent et ne font plus qu’un ».

C’est ce dont nous sommes tous capables et  beaucoup d’entre nous ont dû connaître ce moment au moins une fois. Mais peut-être, les génies savent-ils l’atteindre plus facilement. Voir Glenn Gloud au travail évoque évidemment des prestations telles que celles de Léo Messi ou de Neymar sur un terrain de football ou de Jimi Hendrickx lorsqu’il joue de la guitare électrique.

Pas d’envie de sexe, ni de sensation de faim

Comment atteindre cet état reste une question sans réponse. S’exercer et répéter beaucoup aident certainement, tout comme la persévérance et bien entendu, le talent. La seule chose qui est sûre scientifiquement à propos de cet état est qu’il y a réellement une modification chimique dans notre cerveau au moment où nous atteignons dans la « zone ». Une augmentation de dopamine et de noradrénaline accompagnées d’une suppression de ce que l’on appelle les neurotransmetteurs comme le GABA font que nous oublions des besoins primitifs comme le sexe et la faim.

En effet, à ce moment, la personne oublie tout ce qui l’entoure, elle ne sait plus où elle est ni comment elle y est arrivé. Elle sait seulement qu’elle y est. Glenn Gould ne se perd pas en réalité, il semble simplement avoir atteint le bonheur ultime.

 

(Via: NPR)